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L’homme qui écrivait les femmes. Je suis en train de...

Publié le 24 février 2011 par Mmepastel
L’homme qui écrivait les femmes.
Je suis en train de...

L’homme qui écrivait les femmes.

Je suis en train de terminer Portrait de Femme du génial auteur américain Henry James. C’est un pavé comme je les aime : 700-pages-écrites-tout-petit. C’est seulement le troisième livre que je lis de lui (après Le Tour d’Écrou et La Coupe d’Or), et devant mon bonheur de lecture, je me demande pourquoi je n’ai pas encore exploré plus avant son oeuvre. De plus, c’est un écrivain qui s’intéresse quasi prioritairement aux femmes, en plongeant dans leur psyché avec une subtilité et une profondeur rare. Ses héroïnes sont souvent des femmes, et des femmes intéressantes : Daisy Miller dans le roman du même nom, Maisie, dans Ce que savait Maisie (le prochain sur ma liste), Verena Tarrant et Olive Chacellor dans Les Bostoniennes, Mrs Beever et Mrs Bream dans L’Autre Maison, Julia Dallow et Miriam Rooth dans La Muse Tragique, Milly Theale dans Les Ailes de la Colombes

Évidemment, le personnage féminin le plus fouillé, en plus d’être le premier véritablement abouti, est celui d’Isabel Archer, dans Portrait de Femme. Cette jeune américaine est tout simplement passionnante. Lorsque j’aurai fini le livre, je tenterai d’en faire une critique, mais je sais d’avance que ce sera une lourde tâche tant le roman est riche, subtil, profond, tant les personnages (et particulièrement celui d’Isabel) sont à la fois fouillés et donnés dans leur complexité tout en étant nimbés d’un certain silence puisque James pense qu’”on ne peut jamais tout dire” et déclare malicieusement “on ne sait le tout de rien”. Il évoque son héroïne en la qualifiant d’”en l’air”, comme si elle était inachevée. D’ailleurs, est-ce un hasard si un des motifs (et non des moindres) du livre est exprimé par cette réplique d’un des personnages du livre : “Vous ne trouverez jamais un homme ou un femme isolés : chacun de nous est un faisceau de réciprocités. Qu’est-ce que nous appelons notre personnalité ? où commence-t-elle ? Où finit-elle ?”

Peut-être que la faiblesse d’Isabel Archer est d’avoir cru le contraire…

Au début du roman, elle apparaît ainsi à son cousin : “Isabel était intelligente et généreuse, dotée d’une belle et libre nature, mais qu’allait-elle faire d’elle même ? Cette question était contraire aux règles car elle n’avait pas lieu d’être posée à propos de la majorité des femmes. La plupart des femmes ne faisaient rien d’elles-mêmes ; elles attendaient passivement, dans des attitudes plus ou moins gracieuses, qu’un homme croisât leur route et leur offrit une destinée. Isabel était originale parce qu’elle donnait l’impression d’avoir des projets personnels.”

Un belle promesse en somme… que les 700 pages du livre vont s’appliquer à décevoir…

Photographie tirée de l’adaptation cinématographique (vue il y a longtemps et qui m’a laissé un souvenir confus -il faudrait que je le revoie) par Jane Campion, avec Nicole Kidman dans le rôle titre.


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