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Autant pisser dans une pelle à tarte

Publié le 24 février 2011 par Desfraises

Autant pisser dans une pelle à tarte(utopie photographiée dans le 14e à Paris)
Certains d’entre vous, à la lecture de « et j’en passe des vertes et des j’en ai rien à péter » ont cru que j’avais véritablement acheté ledit brouilleur. Eh bien non. Souvenez-vous, j’avais décliné le billet au conditionnel (au mode de si-ma-tante-en-avait-ce-serait-mon-oncle). Encore que cela me démange d’en trouver un (de brouilleur, pas d'oncle).
Vais-je finalement compter parmi les usagers pour qui les bavardages intempestifs, les conversations intimes délivrées à qui mieux mieux, sont entrées dans l’ordre des choses, le c’est-comme-ça-on-n’y-peut-rien ?
Passablement agacé par la voyageuse qui dit à son interlocutrice au bout du fil « je suis stressée » et raconte le pourquoi du comment, je ne cesse de la dévisager. Au point qu’elle finit par me demander :
- Vous avez un problème ?
- Non, non, je vous écoute, ça m’intéresse.

Je vous passe le dialogue de sourds durant lequel je lui assène le fond de ma pensée. Aucun voisin ne cille.
- Je vais m’énerver, menace-t-elle.
- Allez-y, énervez-vous, que l’on s’amuse.
-
L’œil bovin, elle choisit de conclure par un :
- Je vous emmerde !
Un court instant plus tard, c’est au tour de ma voisine d’à côté de causer bruyamment dans son téléphone. Je lui décoche un œil torve. Mais c’est une autre passagère, celle d’en face qui, prise de sympathie pour le pauvre gars qui pisse dans une pelle à tarte (moi), m’interpelle gentiment. Un sourire las accroché aux lèvres, elle me dit d’une voix douce :
- Ne faites pas attention, ça ne mérite pas que vous gâchiez votre soirée.
-
- Et puis ça ne sert à rien.

- Vous avez raison, hélas.
Les sages conseils de ma voisine sont restées lettres mortes car je me suis emplaffé un dernier usager avant de regagner mes pénates. Sur le quai d’une correspondance, un homme dans la cinquantaine s’égosille dans une conversation téléphonique. Qu’est-ce que je fais, je vous le donne dans le mille, je lui lance un regard appuyé puis un deuxième puis un troisième. C’est alors qu’il se lève, s’avance et me demande :
- Qu’y a-t-il ? Qu’avez-vous à me regarder ?
- Je vous écoute.
- Et alors ?
- Ça ne m’intéresse pas.
Interloqué une fraction de seconde, il me propose d’aller voir ailleurs si j’y suis. Je me suis bien gardé de lui obéir.

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