Obama enfin moins mou face à Kadhafi

Le président américain a décidé de passer à la vitesse supérieure en montrant davantage de fermeté face aux agissements du dictateur libyen. On trouvait Barack Obama bien embarassé ces derniers jours face à l'aggravation de la situation en Lybie. Etait-ce de la molesse? De l'extrême prudence? Toujours est-il que le président des Etats-Unis a fait preuve de fermeté hier soir en gelant les biens de la famille Kadhafi tout en évacuant l'ambassade des Etats-Unis à Tripoli.

En s'attaquant à la famille de Kadhafi, Obama compte faire mal à une fortune amassée tout au long des 40 années de dictature. Le président américain a tenu à justifier les mesures de rétorsion prises contre le colonel Kadhafi et quatre de ses enfants: "Le régime de Kadhafi viole les droits de l'homme, brutalise la population lybienne et utilise des moyens de pression insoutenables. Kadhafi, son gouvernement et ses conseillers vont trop loin. Ils utilisent des armes de guerre contre le soulevement populaire et fait appel à des mercenaires."

Barack Obama ajoute: "pour toutes ces raisons, et parce que le colonel Kadhafi a violé le droit international, j'ai décidé de geler les biens de la famille Kadhafi. J'ai de sérieux doutes sur des détournements de fond de l'aide international utilisée par la famille Kadhafi et ses proches au détriment du développement économique de la Libye."

On ignore le total de la fortune de la famille Kadhafi ni la somme d'argent qui aurait été détournée pendant toutes ces années au pouvoir. La fermeté de parole de Barack Obama s'est effectuée après que le personnel de l'ambassade américaine à Tripoli ait été évacuée vers Malte, par un vol charter. Bien que le gouvernement de Barack Obama n'envisage pas d'intervention militaire ni de bombardement contre Kadhafi (ce qu'avait fait Reagan en 1986), le président américain souhaite le départ de Kadhafi: " Le colonel Kadhafi a perdu la confiance de la population de son pays. En utilisant la violence contre son propre peuple, il a perdu toute crédibilité Il ne peut plus rester au pouvoir."A l'heure actuelle, le bilan des personnes tuées dans ce que l'on peut appeler une guerre civile s'élève à plusieurs milliers de victimes.