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Sévère enquête aujourd'hui (IFOP / JDD) pour Ségolène Royal : sa performance électorale a subi une forte érosion. Elle se banalise. Sans électrochoc rapide, elle risque de sombrer dans une sorte d'indifférence redoutable. Elle s'inscrit dans le paysage mais sans plus.
Ségolène Royal est-elle devenue une sensibilité parmi toutes les autres mais comme toutes les autres sans plus ?
C'est ce que laisse entrevoir l'enquête Ifop pour le JDD de ce jour.
La valeur ajoutée de Ségolène Royal a quasi-disparu. Simple trou d'air passager ou érosion plus structurante ?
Le mécanisme des primaires est redoutable. Il entraîne un cycle profusion, confusion, déception auquel il est difficile de résister.
La profusion est celle des candidats, banalisant leur profil dès qu'ils entrent dans cette mêlée.
La confusion résulte du premier élément : comment se distinguer dans cette mêlée ? A trois c'est possible mais à sept ou à huit ?
La déception est liée au fait que la mobilisation devient délicate dans la confusion. Il y a un cycle pervers de démobilisation parce que les primaires usent dans la durée.
Ce qui devait être un instrument de nouveauté donc de vitalité risque de devenir un redoutable boulet. Il suffit que les adhésions pour voter ne suivent pas et le leader désigné par la primaire sortira exténué par ce processus.
La France n'avait pas la "culture des primaires". Il n'est pas sûr qu'elle en ait aussi la taille et la diversité.
C'est une période singulière qui est traversée d'une opinion qui est manifestement à la recherche d'elle-même et qui attend du neuf alors même que le profil de présidentiable demande de l'expérience donc une forme d'ancienneté.
C'est cette conciliation qu'aucun présidentiable ne parvient encore à incarner au sein du PS.