INCANDESCENCE...PRELUDE A UN SUICIDE.
Je brûle d'un feu froid,
sur fond des neiges éternelles de mon âme calcinée
mon cœur ne vibre plus, se meurt et s’assèche.
Du miroir lisse et glacial,
la pâle lueur de mes yeux humides
me renvoie une allure défraîchie, blème, blafarde.
Mon univers est amorphe,
aire aride au sol stuc, marbré de désillusions
réflexion de mon essence sans aplomb.
Mon décor diaphane aux tons anthracite
fade allégorie d’un paysage sans lumière
ne m’émeut plus, me désole et m’exaspère.
Je me vide d’envie, me vide de vie
me noie dans l’absence, me perds dans l’absinthe
exutoires préférés des âmes en peine.
D’avenir, je ne vois que l’obscurité d’une nuit stygienne
angoisse au sang d’encre, crachin de poulpe
point de fin à une existence de pariah.
Mon Moi m’écœure, je l’exècre
l’abandon qui l’enclave libère mon désir de mort,
supplie les anges des déprimés, appelle Aèdes et implore Osiris.
Rien ne me fut donné, rien ne me fut acquis,
vétilles et oripeaux sont mon héritage,
pleutres legs d’un autre âge.
Venez, prenez mon âme
qui de damnation en perdition
erre sans but depuis les temps originels.
Venez, abreuvez-vous de mes souffrances,
festoyez sur les restes amers de ma vie de chien,
que meurent mes envies de concupiscence inassouvies !
Accueillez-moi dans vos temples orgiaques
où la vie et la mort ne font qu’un
le temps d’une éternité.
Je veux partir enfin,
en finir avec ce parcours jalonné du mépris des dieux,
me donner aux bras de Morphée sans espoir de retour...
… Je brûle d’un feu froid…