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La mélancolie, une vraie maladie

Publié le 27 février 2011 par Darouich1

Au-delà du spleen des artistes, la mélancolie est une véritable maladie, une dépression extrême qui peut menacer la vie. Elle est fréquente dans les désordres maniaco-dépressifs. Découvrez ce trouble de l’humeur méconnu.

Non, la mélancolie n’est pas simplement un petit spleen que l’on retrouve chez les artistes. Il s’agit d’une véritable maladie.

La mélancolie, un mal-être profond

Vincent Van Gogh
Le mot mélancolie vient du grec melas kholê qui signifie "bile noire" : dès l’antiquité, on pensait que l’excès de cette bile empoisonnait les patients, les rendant malheureux et déprimés. Au début de l’ère chrétienne, la mélancolie est même diabolisée. Elle est associée à la paresse. Mais à la Renaissance, cette tristesse se trouve valorisée, vantée par les artistes qui semblaient y trouver leur source d’inspiration. Au 20e siècle, la mélancolie retrouve une définition médicale, notamment sous l’égide de Freud : elle désigne la forme la plus grave de la dépression. Et loin d’être associée à un sentiment positif, la mélancolie décrit un trouble grave, où peuvent se multiplier les idées suicidaires et les passages à l’acte.

Mélancolie et dépression extrême

Le mélancolique présente tous les signes de la dépression de manière exacerbée. Mais on peut souligner plusieurs aspects spécifiques :

  • Un désespoir intense, une véritable douleur morale. Ce trouble est souvent associé à d’importants problèmes d’insomnie ;
  • Une autodépréciation importante : le malade perd toute estime de lui-même, il est persuadé de n’être plus bon à rien, de ne servir à rien, de n’avoir jamais rien réussi de valable, d’avoir gâché sa vie, etc. Il va éprouver une anxiété et surtout une forte culpabilité, se rendant responsable de nombreux maux (souvent imaginaires) ;
  • Un fort ralentissement général : fatigue, démotivation… le malade n’a plus la force d’initier quoi que ce soit. Il ne sort plus de chez lui…
  • Un risque suicidaire très élevé : le risque de passage à l’acte est en effet très fort dans la mélancolie.

Comme dans la dépression, les malades se sentent découragés, l’élan vital a disparu. Petit à petit, ils ne s’investissent plus dans la vie sociale et professionnelle…On peut distinguer la mélancolie ou l’apathie prédomine, et celle ou c’est l’anxiété et la culpabilité qui sont les plus fortes.

Des causes multiples à la mélancolie

Le déclenchement de la crise mélancolique est souvent surprenant : il ne semble pas y avoir dans la situation personnelle ou professionnelle de la personne des raisons qui peuvent justifier cette crise. Car ce trouble est très souvent la manifestation d’une maladie existante mais pas forcément diagnostiquée auparavant : une psychose maniaco-dépressive (trouble bipolaire). Ce mal se traduit par une succession de périodes euphoriques ou exubérantes et de dépression souvent très forte. Or parfois, les périodes maniaques restent discrètes et seule la forme dépressive apparaît de manière très marquée : c’est la mélancolie.

Mais il existe aussi des formes moins fréquentes, qui ne sont pas liées à la psychose maniaco-dépressive. On distingue notamment des formes dites "d’involution" qui apparaissent après 50 ans, notamment après la ménopause. Certains problèmes neurologiques peuvent aussi entraîner l’apparition de la mélancolie.

Souvent, il y a un évènement déclencheur qui va faire entrer dans la mélancolie : un deuil ou autre évènement traumatique. Mais ce sera plus un révélateur qu’une cause en soi. L’état mélancolique s’installe alors petit à petit, en moins d’un mois.

Traiter la mélancolie

Il est essentiel de soigner le mélancolique très tôt. Car le risque principal est qu’il tente de mettre fin à ses jours. En effet, les idées suicidaires sont très fortes chez lui, même s’il ne les dévoile pas forcément. Le traitement passe généralement par une hospitalisation, pour justement éviter tout risque de passage à l’acte. Un traitement par antidépresseurs est incontournable (parfois en intraveineuse). Dans certains cas, on peut faire appel aux électrochocs : mais pas de panique, ce traitement n’a rien à voir avec les séances de barbarie que l’on a pu voir au cinéma (pour en savoir plus, lire notre article Electrochocs : le retour en grâce ?) et ils ont une efficacité réelle sur la mélancolie résistante aux traitements médicamenteux. Heureusement, la mélancolie se soigne : avec le traitement adéquat, elle disparaît normalement en quelques semaines. Il faut en revanche surveiller le risque de récidive, important si le trouble est d’origine maniaco-depressive.

Alain Sousa


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