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Le mystère Kerviel recèle tous les éléments d'un véritable scandale de régime

Publié le 27 janvier 2008 par Exprimeo
Le scandale de la Société Générale conduira-t-il enfin à une révision en profondeur des contre-pouvoirs en France ? C'est le vrai enjeu de cette affaire. Ce n'est pas un scandale bancaire c'est un scandale de régime. C'est le scandale d'un régime où la responsabilité n'est pas croissante avec le pouvoir. Ce n'est pas seulement le trader qu'il faut sanctionner mais l'ensemble de la chaîne de pouvoir jusqu'à son sommet avec la démission-sanction pour faute grave du Président de la Société Générale. C'est le scandale d'un régime qui donne à l'opinion "des proies" pour cacher la forêt des coupables. Cette pratique de la victime expiatoire est une pratique Française d'une extrême gravité : Virenque et le dopage, Burgaud et la justice ... On prend un exemple. On le lamine et rien ne change pour le reste. Ce système est d'une injustice absolue. C'est le scandale d'un régime où l'opinion se résume à croire sans chercher à comprendre. Elle accepte donc d'être une "citoyenne de troisième division". Si l'opinion voulait exercer la réalité de son pouvoir, donc être garante de vraies valeurs, les pratiques de Mitterrand et de Chirac n'auraient jamais pu demeurer. Ce sont deux Présidents qui n'auraient jamais pu rester au pouvoir aux Etats Unis, au Canada, en Grande Bretagne ou en Allemagne notamment.. C'est le scandale d'un régime qui est fort avec les faibles mais faible avec les forts. Le particulier sera chassé pour son découvert bancaire de 115 € à la fin du mois et traité comme un minable s'il ne le bouche pas sur le champ et on accepte que Bouton (PDG de la Générale) joue le "grand seigneur" en annonçant ne pas vouloir de salaire dans les six prochains mois. Ce n'est pas sur le salaire à venir qu'il doit s'expliquer mais sur ses salaires et primes passés qui ont été versés alors même qu'il n'assumait pas ses responsabilités correctement. C'est le scandale d'un régime qui va probablement mettre sur le dos d'un seul individu des pratiques qui le dépassent indiscutablement. La communauté financière Français a un comportement moutonier caricatural. "Il vaut mieux avoir tort avec tout le monde que prendre le risque de tenter d'avoir raison contre tout le monde". Cette logique permet d'entretenir l'irresponsabilité ; d'où les emportements de modes qui caractérisent la vie financière Française. Les traders prennent des positions sur des capitaux qu'ils gèrent pour le compte d'autrui. Leur meilleur filet de sécurité, c'est de pouvoir dire aux réels propriétaires des fonds "nous avons perdu mais comme les autres gérants de fonds". Dès l'instant que ce trader n'a pas monté un dispositif d'enrichissement personnel, il n'y a aucune raison pour qu'à 31 ans, il ait échappé à cette culture du groupe. Par conséquent, la véritable raison réside probablement dans l'examen des positions des autres établissements car finalement il n'a "perdu que 10 % des fonds gérés"; ce qui dans l'ambiance actuelle de volatilité des marchés n'est pas inconcevable. Tous ces scandales existent parce que la culture des réels contre-pouvoirs a quitté les vies publique et économique Françaises ces dernières décennies. Seule cette culture des contre-pouvoirs qui doivent être forts avec les forts et plus faibles avec les faibles crée des remparts solides sur le plan national comme local. La création de ces contre-pouvoirs est le véritable défi de notre pays. Nicolas Sarkozy donnera-t-il à cette affaire l'ampleur qu'elle mérite ou restera-t-il dans la logique des traitements habituels ? C'est un véritable test de sa volonté de réforme.

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