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Sarkozy fait du “coaching”

Publié le 28 février 2011 par Jlhuss

sarko.1298880442.JPGA l’occasion d’une fin de partie, dans les dernières minutes d’un match, parfois quelques changements judicieusement pratiqués peuvent modifier le résultat final. Les erreurs inhérentes à ces changements impromptus peuvent également, se payer comptant si les choix ne sont pas les bons. C’est bien à une séance de coaching politique à laquelle s’est livré hier soir le Président de la République, revêtant le costume de la sobriété. Elle peut quelquefois, aussi, avoir quelques vertus.

Une fois n’est pas coutume, hélas ! Nicolas Sarkozy, hier soir, a endossé enfin la véritable tenue d’un Président de la Vème République. Beaucoup diront à juste titre qu’il est bien tard; ce n’est pas une raison pour ne pas le noter.

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La forme était des plus classiques, une allocution courte, au pupitre, sans aménagements annexes perturbateurs d’attention et pour tout dire une certaine solennité. La situation internationale délicate sur les rives de la Méditerranée impliquait le style. Les errements de la diplomatie Française depuis le début de ces crises, les faux pas, les maladresses, la cacophonie assourdissante rendaient urgentes et nécessaires l’affirmation de positions clarifiées et la fin des amateurismes.
MAM fait les frais de cette période d’errance à laquelle elle a largement contribué. On ne pleurera pas sur sa mise à l’écart, Ministre depuis 2002 et dans les plus hauts postes, il était temps pour elle de goûter enfin à des vacances bien méritées fussent-elles en Tunisie ! Patrick Ollier n’a pas été jusqu’à mettre en musique ses promesses aventureuses de démission si sa compagne était débarquée : on sait ce que l’on perd, jamais ce que l’on gagne. Exit donc cette formidable « langue de bois » sans aucun charisme, peu s’en plaindront même si globalement sa fréquentation des sommets de l’Etat n’aura pas été sans panache et solidarité courageuse. C’est ainsi, la vie publique est parfois dure et MAM n’est pas de celle qui ne se baignait qu’avec les anges.
L’autre disparition plus inattendue encore que largement prévisible est bien sûr celle du compagnon de toujours, Brise Hortefeux. Il était lui aussi largement élimé par les multiples rebondissements de dossiers souvent chauds dont il avait le secret pour les rendre brûlant. C’est avec lui que pour la première fois des CRS font la grève de la faim. Je passe les multiples « bavures » du trop parlé, les embûches de l’auvergnat etc. Il était arrivé à faire oublier Besson, ce qui n’est quand même pas rien.
Après le jockey de luxe, Eric Woerth, disparaissent ainsi deux autres figures dont les caricatures étaient trop faciles et les humoristes vont devoir se creuser un peu les méninges pour renouveler leurs grincements quotidiens.
Techniquement, le Président de la République avec ce remaniement, renforce en “sérieux posé” l’équipe. Pour prendre une métaphore empruntée au rugby, il renforce les poids lourds de la ligne d’avant et la mêlée. Fini les ailiers virevoltant, peu expérimentés et désordonnés : on rentre dans le « dur » et il n’est plus question, à un an des présidentielles, d’encaisser des essais supplémentaires. Faute d’en marquer, on bétonne pour ne plus en prendre. L’essentiel, la main mise sur l’intérieur, n’est pas touché  et reste dans la famille très proche avec un Guéant heureux d’y goûter enfin. et débarrassant le plancher Elyséen ou Juppé ne voulait plus le voir. Un Juppé renforcé dont on serait étonné qu’il commette de grosses fautes aux affaires étrangères.

Reste que nos compatriotes se moquent pas mal de ces jeux de chaises et de marocains qui demeurent effectivement accessoires pour eux. En revanche ils auraient été une fois de plus consternés par des erreurs grossières. Elles ont été évitées c’est déjà ça.
L’élection présidentielle est encore loin, bien des évènements perturbateurs peuvent survenir, il était cependant impératif pour Sarkozy de mettre en place une équipe plus sereine, plus « professionnelle » et d’en finir avec  la cacophonie. C’est fait. Il reste au Président à ne pas démolir par des inconstances ou des emballements hâtifs dont il a parfois le secret ce qu’il vient d’essayer de construire. Le coching est souvent utile, encore faut-il ne pas perturber les nouveaux entrants par des consignes abusives et contradictoires.


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