Magazine Politique

Sarkozy, les média et les poissons rouges

Publié le 28 février 2011 par Pierre

Sarkozy, les média et les poissons rougesDevant l’accumulation de fautes, de scandales, de reniements, de vulgarité assumée, de mépris affiché et de populisme éhonté, bref, de fautes politiques en tous genres commises par Sarkozy et son équipe de bras cassés depuis 2007, on est tenté de se dire : « cette fois ça y est, les Français n’en veulent plus, il ne sera pas réélu en 2012 ». Mouais… vraiment ?

Tout se passe comme si, à chaque fois (la raclée aux régionales, le scandale Woerth, le scandale MAM, les condamnations de Hortefeux, le casse toi pauv’ con, les remaniements foireux, les engagements de 2007 reniés, etc., etc.), l’équipe en place commettait LA faute qui allait marquer la cassure irrémédiable avec le peuple, et signalait le début de la fin. Et puis Sarkozy continue comme si de rien n’était. On a comme l’impression que toute l’ardoise pourrait s’effacer dès le début de la campagne, comme si la mémoire médiatique (à court terme, forcément) effaçait au fur et à mesure de l’actualité les épisodes précédents.

Et pourtant ! On se remémore encore tous de quelques épisodes fameux d’un passé pas si lointain, la petite faute en apparence insignifiante qui en réalité fit tout basculer. Le « vous n’avez pas, Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur » de Giscard à Mitterrand, dont tout le monde se souvient comme de la formule qui fit gagner le premier face au deuxième. Les petites phrases de Jospin, qui trouvait Chirac « vieilli, fatigué », ou encore qui avouait une relative « naïveté » du PS face à l’insécurité. Ces déclarations avaient été reprises en boucle par la droite, et avaient contribué à la défaite de Jospin en 2002. On pourrait également citer de nombreux scandales ayant immédiatement entraîné la démission de tel ou tel ministre ou responsable politique.

Et maintenant ? Tout se passe comme si ces faits politiques autrefois significatifs n’avaient désormais presque plus d’importance.

Sarkozy, les média et les poissons rouges
Comment expliquer cette évolution ? Est-ce parce que notre société médiatique consomme les faits politiques et les oublie aussitôt, le court terme étant devenu par la force des choses l’horizon indépassable de l’électeur moyen ? Ou bien parce que notre société est devenue tellement cynique que les ministres sont maintenant comme des cadres d’entreprise à qui on se contente de fixer des objectifs évaluables (et au diable la noblesse de la fonction) ?

Un peu des deux certainement… mais, au-delà du constat, comment faire pour que l’électeur ne perde pas aussi vite la mémoire ? La mémoire de poisson rouge, ça en arrange certains, mais ça ne permet pas de construire grand-chose de durable.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pierre 381 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines