Magazine Société

Que celui qui a déjà péché lui jette la première pierre

Publié le 28 février 2011 par Lecriducontribuable
Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie

C’est ainsi que la chose fut faite.

M. Juppé, pécheur reconnu par la justice, s’est empressé de condamner les « maladresses » de Madame Aillot-Marie, sa collègue et amie de 30 ans, tandis que le Premier ministre, plus digne, précisait : « Elle n’a pas commis de faute », la décision prise « n’est pas une décision morale, c’est une décision politique ».

En effet, le long parcours politique de MAM a été exempt d’autres « maladresses », ce qui est une performance en politique, et elle n’a pas connu les bancs d’un tribunal correctionnel. Toutefois, le ministère des Affaires étrangères, ministère de la parole, lui a été fatal, car « la langue qui fourche [à Tunis] fait plus de mal qui le pied qui trébuche [à Gaza] », selon un proverbe africain.

En revanche, notre nouveau ministre des Affaires étrangères a oublié ses propres « maladresses » : location d’appartements dans des HLM de la ville de Paris, pour lui-même et pour sa parentèle, emplois fictifs, « arrangements illégaux » selon les attendus au vitriol du tribunal de Nanterre, ainsi que ceux de la cour d’appel de Versailles. Sévérité injuste à l’égard de Madame Aillot-Marie, inquiétude quant à la place qu’il paraît prendre à nouveau dans la conduite du pays.

Ce remaniement ministériel a au moins permis au président un discours à la hauteur des évènements. Il a pris en compte les prochains flux migratoires dont l’importance brutale, pourtant annoncée il y a longtemps à la tribune de l’ONU par un président algérien, n’avait jamais été envisagée. Cependant, l’exhumation d’un serpent de mer, comme celui de l’Union pour la Méditerranée, dont il a reconnu qu’elle s’était bornée à une grand-messe, ne résoudra aucun problème. Seules des actions bilatérales seront utiles. En cela, le racket proposé par M. Kadhafi à l’Italie n’était pas inopérant : des milliards d’euros pour fixer ses populations et celles de l’Afrique sub-saharienne. Mais que restera-t-il alors de nos beaux discours au sujet des droits de l’homme et de la morale politique ?

Comme nous aimerions que la gauche française et la gauche européenne nous donnent leur opinion et nous fassent part de leur solution.

Comme un point d’orgue à ce silence, M. Roland Dumas, ancien ministre socialistes des Affaires étrangères, s’est exprimé dans le dernier numéro du Figaro Magazine pour nous confier qu’il avait sauvé la mise de M. Kadhafi, en refusant le survol de la France par les avions américains, lui offrant ainsi un répit de plusieurs heures avant le bombardement de Tripoli.

Que de complices, ce tyran aujourd’hui honni, a-t-il pu recruter ! Songez que l’année dernière encore, il n’y eut que 37 pays sur 192 – 37 seulement -, votant pourtant à bulletin secret, pour refuser l’admission de la Libye à la commission des droits de l’homme de l’ONU. On redoute d’apprendre un jour le sens d’un vote de la France, probablement émis dans la tradition de la politique pro-arabe du Quai d’Orsay.

Gabriel Lévy, de l’Association des contribuables d’Aubagne.

Articles similaires :


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lecriducontribuable 47178 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine