Annie Girardot . « Partie sans laisser d’adresse » !

Annie Girardot : Monstre sacré du cinéma, comédienne écorchée au théâtre comme à l’écran et dans la vie, vient de disparaître suite à la maladie d'Alzheimer

Née en 1931, elle abandonne des études d’infirmière pour entrer aux cours de la Rue Blanche, puis au Conservatoire où elle remporte un double prix :

classique et moderne.

Elle passe trois ans à la Comédie Française, entre temps elle est apparu pour la première fois à l’écran dans Pigalle saint-Germain des Prés.

Mais le théâtre restera toujours en elle, et elle se partagera entre ses deux passions.

Visconti la sollicite pour Rocco et ses frères où elle rencontre Renato Salvatori qui va devenir son époux.

Ses rencontres seront multiples et démontreront son caractère bien ancré avec une authenticité qui crèvera l’écran :

Vadim pour Le vice et la vertu, Ferreri pour Le mari de la femme à barbe, Carné pour Trois chambres à Manhattan, et surtout un lien qui perdurera, Claude Lelouch pour Vivre pour vivre, Un homme qui me plait …

Elle émeut les foules avec :

Mourir d’aimer avec Bruno Pradal, elle sublime Le cœur à l’envers avec un Laurent Malet resplendissant, Docteur Françoise Gaillant ...

Ses succès sont populaires :

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause !, La zizanie, Tendre Poulet, La cuisse de Jupiter, Les novices …

Elle incarne la femme libérée d’une façon différente de Bardot, elle est plus la femme qui prend sa vie en main, tour à tour elle passera des comédies ébouriffées aux drames les plus profonds, de la femme de ménage au maître chanteur, de l’institutrice amoureuse d’un de ses élèves à un commissaire de police extravagant, ou encore la femme au foyer révoltée …

En 1974 elle crée sur les planches Madame Marguerite, c’est un triomphe !

Après quelques années en demi teinte, elle bouleverse la France en 1996 en recevant le « César du Meilleur second rôle féminin » pour … Les misérables de … Claude Lelouch, elle déclare devant une salle de professionnels qui l’ovationne :

Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma, mais le cinéma m’a manqué follement, éperdument, douloureusement …

En 2000 elle joue une mère hystérique dans La pianiste de Michael Haneke, puis reprend Madame Marguerite pour une tournée internationale.

Prix et nominations

2002 . Molière d’honneur

Molière . Meilleure comédienne – pour « Madame Marguerite »

César . Meilleur second rôle - pour « La pianiste »

1998 . Festival du cinéma artistique de Trencianske Teplice

Prix Mission – pour l’ensemble de sa carrière

1996 . César

Meilleur second rôle - pour « Les misérables »

1991 . Nominée au Molière

Meilleure comédienne – pour « Heldenplatz »

1983 . Elue - Actrice préférée des Français –

1979 . Nominée au César

Meilleure actrice – pour « La clef sur la porte »

1977 . César - Meilleure actrice - pour « Docteur Françoise Gailland »

1971 . Festival de Berlin - Prix d’interprétation – pour « La vieille fille »

1968 . Festival de Mar del Plata - Prix d’interprétation - pour « Vivre pour vivre »

1965 . Festival de Venise  - Prix d’interprétation – pour  « Trois chambres à Manhattan »

1961 . Prix Orange

1956 . Prix Suzanne Bianchetti pour « L’homme aux clefs d’or »

Quelques citations

« Ma fragilité est peut-être devenue ma force.»

« Qui suis-je donc, qu’ai-je donc fait pour mériter autant d’affection du public ?»

C’était, c’est plus qu’une actrice ou une comédienne, c’est « l’actrice, c’est « la comédienne » !

Mot du webmaster :

Merci Annie pour un anniversaire où tu m’as fait ta cuisine, et où j’ai eu le privilège d’avoir une des plus grandes artistes m’embrasser à l’heure de ma naissance !

Tu as été l’amour à vif !

Michel Xavier-Gérard

Adieu Annie !

Crédit photos DR