Pour les riverains le combat continu. Rien de plus normal ; il est difficile de vivre en attente de décision concernant un projet urbain de proximité. Les récentes décisions concernant la prison St Michel ne plaisent pas. Il faut admettre qu’elles ont un caractère dérangeant à ce stade. Imaginez que l’on vous annonce qu’un grand capharnaüm va évoluer a moyen terme sous vos fenêtres. Il y a de quoi avoir quelques envies de manifester.
L’équation est simple et compréhensible ; une « friche » de cette importance en cœur de cité est une pépite que l’état ne peut brader au regard de la "dette" de la France. La mairie peut vouloir en faire bénéficier ses administrés ; mais pour cela il faut "cracher au bassinet" en d’autre terme il faut savoir y mettre le prix. Car en ce monde pourri tout à un prix…même une prison désaffectée.
Comparons quelques investissements de la ville de TOULOUSE. Prenons, par exemple, le projet d’Aussone ; l’aménagement des futurs locaux de la foire exposition sont annoncés pour un budget de 197 millions d’euros (première estimation hors coûts complémentaires induits par le réaménagement du site du ramier) ; la parcelle foncière représente à elle seule un investissement de 40 millions d’euros. Regardons de plus près les premières estimations de la mise en capacité du stadium pour l’euro 2016 ; il est annoncé un budget prévisionnel de 60 millions d’euros.
Ainsi l’on peut estimer que le rachat par la ville des bâtiments de la prison autour de 10 millions d’euros est un « geste » à la hauteur des capacités de cette collectivité . En effet, cette somme représente moins de 4% (3.89%) du montant prévisionnel des deux opérations comparées .
Raisonnablement la présence de Pierre Cohen, de Pierre IZARD et de quelques affidés est symptomatique d’une démarche parfaitement démagogique. Pleurer à chaude larmes la perte de la prison auprès des riverains (et des anciens déportés) alors qu’à ce stade la ville est prioritaire sur le rachat du site est une mise en scène trompeuse. La ville peut (et doit) préempter.
Le plus surprenant, dans cette affaire, c’est que les annonces ne viennent jamais de la ville mais des autorités de l’état. Comme si ce dossier n’eut pas mérité d’un minimum d’anticipation de la part des responsables de Toulouse. En vérité, la ville en a les moyens mais pas la volonté ; préférant communiquer sur le « méchant » appareil d’état qui la contraint à voir partir ce bijou au profit du privé .
J’invite les manifestants à prendre la dimension réelle de l’investissement pour mieux apprécier des efforts que leurs élus sont prêts à réaliser pour eux.