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la fin des dinosaures

Publié le 02 mars 2011 par Gommette1

Etrange timing hier, au moment où je recevais un spam m’annonçant « le nouveau visage de Miss Dior » dans ma boîte mail, mon smatphone vibrait dans ma poche pour m’annoncer la volonté du groupe LVMH de licencier John Galliano. « Naturellement élégante, Nathalie Portman incarne la nouvelle Miss Dior. Elle possède une intensité lumineuse, telle une promesse d’amour et de bonheur », me narrait le spam sur le ton de la poésie publicitaire niaiseuse et exaspérante.

En son temps Galliano, incarnation du renouveau de la maison Dior, brillait par son intensité lumineuse et créative. Et puis le dérapage antisémite a eu lieu. Son intensité créative est intact, son aura médiatique beaucoup moins. Le clown déjanté ne fait plus rire, les lumières se sont éteintes.

Déjà, la rumeur bruissait d’une lassitude de Bernard Arnault quant aux turpitudes de l’Anglais, l’occasion était-elle trop belle ? Le créateur n’est plus, licencié sans autre forme de procès par LVMH.

L’époque n’est plus aux personnalités dimensionnées par un ego artistique et médiatique qui finit par étouffer les marques d’un trop plein de signes brouillons. L’exemple dernier de Gaultier démit de chez Hermès était déjà le signe avant coureur de nouvelles stratégies chez les grands du luxe à la recherche de sagesse et de mesure.

Bien avant lui, Tom Ford chez Gucci procédait d’une avant-garde, lorsqu’après le départ du texan, la marque du groupe PPR décida de ne plus engager de créateur star, et préféra ne plus s’enfermer dans les mimiques —certes talentueuses mais vampirisantes— d’une seule patte en valorisant le travail d’une équipe au style et au marketing.

Chez Chanel, on s’inquiète du départ un jour ou l’autre de Karl Lagerfeld (à moins qu’il ne soit immortel grâce à ses régimes ?), le dernier dinosaure de la mode… Les dirigeants de la Maison de la rue Cambon devraient demeurer zen et se préparer à vivre une autre époque, celle des créateurs plus intériorisés, moins soucieux de leur propre mise en scène et centrés sur la ou les marques qu’ils incarnent le temps d’une collection…

La mode est éphémère par essence, mais les marques —à condition qu’elles soient solides, ce qui est le cas de Dior, de Chanel et d’autres— sont immuables. Que les propos de John Galliano soient avérés ou non (l’enquête le dira), il faut souligner la vivacité de Bernard Arnaud qui a parfaitement réagit en se désolidarisant de son employé pour sauvegarder l’intégrité de sa Maison qui sort indemne de ce chapitre malheureux… Une bonne attitude de sponsor qui se dégage d’un champion pris la main dans la dope. La mode est un métier sérieux, futile et sérieux. 


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