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Le Nil, l'Afrique, l'Egypte

Publié le 02 mars 2011 par Egea

Les événements qui se déroulent au Maghreb nous ont rappelé que celui-ci se trouve en Afrique, même s'il est séparé par le Sahara, cette mer de sable qui constitue une frontière plus compliquée que la Méditerranée.

Le Nil, l'Afrique, l'Egypte
(image tirée de ce blog d'histégé, avec pas mal d'articles très pédagos)

Un autre élément vient nous rappeler cette continuité.

1/ En effet, le Burundi est le sixième État à avoir signé l'accord de partage des eaux du Nil, après Éthiopie, la Tanzanie, le Ruanda, l’Ouganda et le Kenya. La ratification est dès lors possible. Cela remet en cause le droit de veto détenu par l'Égypte depuis un traité de 1929 qui lui donne un accès préférentiel (87% entre Soudan et Egypte) sur les eaux du Nil.

2/ Deux facteurs expliquent cette décision du Burundi, qui devrait être suivi rapidement par le Congo : d'une part l'indépendance du Soudan du sud, qui de toute façon posait la question du partage des droits du Soudan; d'autre part, la révolte actuelle en Égypte et la crise de gouvernance que le pays rencontre.

3/ Certes, le gouvernement égyptien a aussitôt réagi (voir ici) car la question va rapidement devenir cruciale : tout d'abord parce que l'Égypte rencontre une situation écologique délicate (voir ici).

4/ La liaison entre géopolitique et écologie est ici évidente, même si généralement, on pensait plutôt qu'une crise écologique provoquerait une crise géopolitique : ici, la crise géopolitique est utilisée pour dénouer une crise écologique.

5/ Dénouer ? pas si évident. En effet, Le Caire peut choisir l'option de la négociation générale avec les autres pays riverains (mais il n'est pas dans les meilleures positions). Mais il peut aussi utiliser ce prétexte pour résoudre par la force sa situation politique intérieure en évoquant la menace au sud. Ce qui aurait l'avantage d'assurer un dérivatif intérieur qui pourrait mobiliser la population, avide de défendre "son" Nil. L'Égypte, don du Nil, ne cesse-t-on de répéter. Mais si le Nil s'assèche, le don risque de se rebeller. Ce scénario du pire n'est pas le plus probable, mais il n'est pas négligeable.

La prospective consiste à écouter les signaux faibles. Tout le monde est en ce moment intéressé par les événements au Proche et au Moyen Orient (moi le premier) : cela ne doit pas nous empêcher de veiller ailleurs ces signaux faibles....

réf :

  • le Nil et l'Éthiopie, ce billet de juin dernier
  • le Soudan du sud, ce billet (et je dis Soudan du sud, grâce à la remarque pertinente d'YC)
  • le Maghreb africain, ce billet de janvier
  • chez l'allié Good Morning Afrika, le spécialiste de l'Afrique ce billet sur SOudan et Nil

O. Kempf


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