La réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne qui se tiendra ce jeudi pourrait entraîner, selon les décisions prises, une hausse des taux d’intérêt des crédits immobiliers. Si tel devait être le cas, il s’agirait d’une bien mauvaise nouvelle pour les emprunteurs potentiels puisque chaque hausse d’un point des taux d’intérêt des crédits immobiliers réduit le pouvoir d’achat des acquéreurs de 8%.
Depuis début 2011, la remontée des taux d’intérêt des crédits immobiliers a fait perdre 2% de pouvoir d’achat aux acquéreurs potentiels.
En octobre 2010, les taux d’intérêt des crédits immobiliers avaient atteint leur plancher depuis 50 ans. Un acquéreur pouvait emprunter en moyenne à 3,55% soit 258 258 € sur 20 ans avec une mensualité de remboursement de 1.500 €.
Aujourd’hui, 4 mois plus tard, les taux d’intérêt ont augmenté de 0,4 point. Le même acquéreur ne peut plus emprunter dans les mêmes conditions (crédit sur 20 ans et mensualité de 1.500 €) que 249 431 €, soit 8927 € de moins.
C’est un effet purement mathématique : une hausse d’un demi-point par rapport au niveau des taux d’aujourd’hui entraînerait une perte de capacité d’emprunt de 4,2% (soit 10 435 € empruntables en moins) et une hausse d’un point, une perte de capacité d’emprunt de 8,1% (soit 20 247 € en moins par rapport à la somme potentiellement empruntable aujourd’hui).
Bien sûr, le pouvoir d’achat n’est pas constitué du seul paramètre « taux d’intérêt ». Les prix de l’immobilier en sont la deuxième composante, ils serviront, en cas de hausse plus importante des taux, de variable d’ajustement. Pour trouver des acquéreurs solvables, les vendeurs devront faire un effort sur les prix demandés même si le niveau des taux d’intérêt reste attractif.