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Oubliée du monde, la Nouvelle-Zélande...

Publié le 03 mars 2011 par Philippejandrok

d9aeac95cd3c2990880227e5250442d2.jpgAujourd’hui le 26 février, c’est plein soleil après une journée de pluie et de désespoir, la chaleur revient, mais le travail continu, la ville est condamnée, seuls les forces de l’ordres, les équipe de pompiers et de sauveteurs internationaux sont présents et bien sûr les victimes, ceux qui ne sont pas gravement touchés sont encouragés à quitter la ville pour trouver refuge auprès de leur famille, de leurs amis.

Des amis ont été évacué ils vivaient en plein centre ville, deux tennismen Allemands venu à Christchurch pour une compétition internationale, se retrouvent sinistrés comme nous, Thassilo, l’un d’eux était dans un des hôtels de la ville qui s’est effondré.

Lors de la première secousse, il a eu le réflexe de fuir le bâtiment, puis réalisant qu’il n’avait rien, il est remonté pour récupérer ses papiers, il juste pu prendre une pochette, avec son téléphone mais n’a pas pu récupérer son passeport. Se trouvant dans la rue, il s’est agrippé à un sémaphore pour ne pas tomber, tout bougeait autour de lui, les bâtiments s’effondraient, c’était le chaos, il s’en est sorti indemne. Sa femme qui faisait du trekking dans le Nord, ignorait tout des évènements, une chance qu’elle n’était pas avec lui sur place. Son ami Marcus résidait dans notre Motel à l’extérieur, et il me disait en riant :

-   -  

Thassilo se moquait de moi pour avoir choisi cet hôtel, mais tu vois, moi j’ai toute mes affaires et lui, il est poils, Ah Ah Ah. De toute façon nous avons été dans les centres d’hébergement, tu ne peux pas imaginer comme ça sent mauvais là-dedans, personne ne peut se laver, enfin, c’est pire que dans ton imagination, on est bien mieux ici.

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On a du mal à imaginer la situation dans laquelle les Néozélandais de Christchurch se trouvent, ils sont complètement démunis, pas d’eau, pas d’électricité, pas de nourriture, rien. L’aide alimentaire arrive de tout le pays, des aides bénévoles, des propriétaires d’épicerie qui chargent des camions plein d’eau et de nourriture, puis qui prennent la route pour livrer les sinistrés de Christchurch, le soutient est ici essentiel et communautaire, et tout le monde fait partie de la communauté.

Par chance, l’électricité a été rétablie dans le motel en 12 heures, mais nous n’avons pas d’eau, et nous devons nous débrouiller sans. Pas d’eau pour les toilettes, pour se laver, pour faire la cuisine, le quotidien, nous ne sommes pas habitué à ce type de situation, mais nous devons nous adapter rapidement, c’est une question de survie.

L’eau était donc ma première préoccupation, et j’avais remarqué chez le pompiste qui se trouvait en face du motel, des bacs à glaçons, je compris donc que nous avions là une réserve non négligeable d’eau, j’organisais des voyages avec des sceaux pour transporter les sacs à glaçons de la station aux chambres du motel pour que chacun en ait un minimum. Puis, pour faire fondre la glace, il suffisait de la chauffer dans la bouilloire ou dans les casseroles et nous en avions suffisamment pour les besoins essentiels.

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Je dois avouer que ce moyen nous a permis de nous en sortir un peu mieux que les autres, pourtant, personne d’autre n’y avait pensé, et je me dis que c’était comme de se trouver dans le désert à 50 m d’un point d’eau sans savoir qu’il est devant nous. Enfin, les glaçons sont en libre service, et désormais invendables puisque la chaine du froid a été brisée avec les coupures d’électricité successives, mais personne, je dis bien personne ne pense à récupérer cette source d’eau qui pourrait aider la population locale. Je vais tenter de contacter les services concernés pour leur donner cette idée, je suis certain que cela pourrait aider des centaines de personnes en ces temps difficiles.

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Aujourd’hui le 3 mars, Christchurch est toujours sinistrée, pas d’eau, pas d’électricité, les rescapés ont été déplacés, les blessés également, les hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, les actes de chirurgie sont réalisés ailleurs, dans des zones moins sinistrées, la vie est toujours aussi cauchemardesque. Notre amie Lucie est infirmière, son époux Sam est un très bon ami photographe de talent, il ont échappé au pire et leur appartement se trouvait dans une maison dont le sol et les fondations sont en caoutchouc, donc, la bâtisse n’a absolument pas souffert, ils n’ont rien perdu, mais les service de sauvetages ont malgré tout défoncé toutes les portes afin de vérifier s’il n’y avait pas de blessés à l’intérieur. Accompagnés par un serrurier, celui-ci est incapable de faire face à la demande et laisse les appartements à l’abandon. Ceux qui sont donc autoriser à rentrer chez eux doivent se débrouiller pour gérer, ce problème logistique, qui est un moindre mal par rapport à la catastrophe en cours.

En règle générale, vous pensez, nous pensons, que lorsqu’il y a eu une secousse de cette amplitude, cela s’arrête et la vie peut reprendre ? Et bien, vous vous trompez, car des secousses ont suivi la première en nombre important, souvent moins importantes, mais tout de même à 3, 2… nous en avons compté plus de 200.

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Lucy m’a appris par mail que des amis à eux avaient disparus, une mère et sa fille qui prenaient un café sur une terrasse, aujourd’hui disparue. La mère a été sauvée, mais la fille est toujours ensevelie et il y a peu d’espoir qu’elle soit encore en vie.

La bonne nouvelle c’est que sous la statue effondrée du créateur de la ville, une « Time capsule » a été retrouvé intacte, ainsi que dans la cathédrale, les deux capsules ont été transférées dans un musée pour être ouverte avec la plus grande précaution, tout le monde est impatient de savoir ce qui était écrit, que nous réserve ces écrits, c’est encore un mystère…

Toutes les photos de cet article sont de mon ami Sam Barrow qui nous permet d’obtenir des informations valides et des photos actuelles, merci à lui.

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Mais nous devons pas oublier nos amis Néozélandais et je suis effaré de constater que personne ne se préoccupe de ce drame terrible et que rien n’est fait ici pour les aider, nous sommes d’avantage préoccupés par les Libyens, franchement on se demande pourquoi les pays frères signes des accorts de soutient mutuel s’ils se préoccupent d’avantage de leurs intérêts propres, enfin, les Anglais, ne font pas beaucoup mieux au niveau de l’aide à apporter à la Nouvelle Zélande, et c’est également désolant. La Nouvelle Zélande est loin, très loin et personne ne s’en préoccupe vraiment.

Nous vivons une époque formidable…


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