Maasmechelen. « Ici la drogue c’est un vieux problème et il n’y a pas eu beaucoup de fait pour arrêter cela » disait ce quadragénaire un peu désabusé. Sur plus de cent personnes contactées samedi sur le marché de Maasmechelen, au cours d’une distribution de livrets « La Vérité sur les Drogues », moins de 10 personnes ne se sentaient pas concernées par le problème de la drogue. Ces livrets de la campagne « Non à la Drogue, Oui à la vie » de la Fondation pour une Europe sans Drogues, mettent en garde contre le danger des drogues. La drogue coûte au contribuable belge 180 millions d’euros chaque année dont seulement 4% sont consacrés à la prévention. C’est dire l’importance du débat auquel sont confrontés les autorités belges, tant le Ministre de l’Intérieur, de la Justice que les Bourgmestres des villes frontalières, face à la décentralisation des Coffee Shops de Maastricht vers la frontière belge. Plus de la moitié de la clientèle des Coffee Shops venant de Belgique, la proximité va les rendre encore plus tentant pour les jeunes.
« Il y a même des lignes de bus qui passent ici et vous déposent directement à Maastricht pour faire vos achats de drogues. On les appelle les « bus de la drogue ». Alors, qu’on descende un peu plus près ou un peu plus loin, qu’est-ce que ça change ? » ajoute ce monsieur. Il semble que l’agitation créée par le déplacement de ces Coffee Shops a eu au moins l’avantage de poser le problème que nos élus vont avoir à résoudre une fois pour toute en pensant avant tout à préserver la santé, la tranquillité voire même la vie des concitoyens et surtout l’avenir des enfants et adolescents. L’histoire et les chiffres montrent, en effet, que la criminalité et la drogue sont associées.
Consommer la drogue n’a jamais eu d’effet bénéfique même à titre récréatif. A-t-on jamais dit à nos enfants que l’« inoffensif » cannabis multiplie par quatre la probabilité de commettre des actes de violences ou de créer des dommages et par cinq celle de voler ; que cette drogue produit une perte de coordination des fonctions, des distorsions de l’appréciation du temps, de la vision et de l’audition et réduit les performances scolaires ! Et ouvre la porte aux autres drogues.
Beaucoup de personnes prennent des drogues pour fuir un problème existentiel et se retrouvent vite dans un état de dépendance. La longue chute qui résulte de la prise de drogues est bien pire que le problème de base.
Belgique et Pays-Bas sont une plaque tournante de la drogue en Europe (Rapport 2007 de l’Office Européen pour la Drogue et la Toxicomanie). L’expérience montre que l’information joue un rôle essentiel dans la prévention de la toxicomanie. La première étape est une prévention massive par une éducation non complaisante, factuelle et précoce de la jeunesse. Enfants et jeunes doivent réaliser le danger que représente la drogue, avant qu’ils ne soient contactés par les dealers ou cèdent à la tentation ou a la pression de leurs ainés. La Fondation pour une Europe sans Drogue avec ses livrets « La Vérité sur la Drogue » poursuit la campagne « Non à la Drogue, Oui à la vie » qui depuis plus de vingt ans connaît un succès international avec plus de 18 millions de livrets distribués, des conférences, des émissions d’information de radios et TV. La prévention est un facteur capital si l’on considère que le futur de nos enfants et à plus long terme de notre société en est l’enjeu.