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La mort du roi Tsongor (de Laurent Gaudé)

Publié le 03 mars 2011 par Ceciledequoide9
La mort du roi Tsongor (de Laurent Gaudé)Bonjour aux reines et rois oublié(e)s
Bonjour aux princes sacrifiés et aux princesses perdues
Bonjour aux zotres
La porte des enfers avait été sélectionnée par Liliba dans le cadre du prix Qd9 2010. La thématique et les partis-pris fictionnels de cette première incursion dans l’œuvre de Laurent Gaudé ne m’ont pas enthousiasmée mais j’étais convaincue que je lirais très vite d’autres livres de cet auteur. C’est désormais chose faite et La mort du roi Tsongor m’a confirmé les qualités de plume indéniables de l’auteur. J’apporterai ce roman au DLE de ce soir (vous pouvez encore venir : infos ici).
Le sujet

Dans une antiquité africaine imaginaire. Le roi Tsongor marie sa fille Samilia à Kouame. La veille des noces, Sango Kerim, élevé avec les 4 fils et la fille de Tsongor, revient d’exil pour faire valoir ses droits. Lorsqu’ils étaient enfants, Samilia et lui se sont juré de s’épouser.
Pressentant une inévitable guerre s’il désigne un élu et incapable de choisir entre les deux prétendants, Tsongor décide de se tuer. Avant cela, il convoque Souba, le plus jeune de ses fils et lui ordonne de sillonner son royaume aussi longtemps que nécessaire pour construire 7 tombeaux en l’honneur de son père et de revenir ensuite chercher sa dépouille pour qu’enfin elle puisse reposer en paix. En attendant, le fantôme du roi mort assiste impuissant à la destruction de son empire.
Mon avis

Ce roman a obtenu le prix Goncourt des lycéens 2002 et le prix des libraires 2003 et je comprends la raison de ces récompenses beaucoup mieux que je ne peux expliquer les raisons pour lesquels j’ai aimé ce livre qui n’avait pourtant rien pour me captiver et tout ou presque pour m’agacer.
Le livre est en fait un conte pour adultes mêlant roman initiatique, récit de guerre, fantastique, réflexion (bien sombre) sur l’âme humaine où, à chaque ligne, affleurent la métaphore et la réflexion philosophique sans que jamais je n’aie vraiment saisi lesquelles.
Le livre repose sur une certaine vision de ce qu’est l’honneur, le devoir, et démontre à mes yeux que c’est bien souvent le comble la barbarie, le synonyme de l’absurdité, le frère aîné de la honte et de la désolation. Par un jusqu’au-boutisme absurde et pétri d’orgueil chaque protagoniste court à sa perte et à celle de son monde, en luttant par fidélité à son idéal ou l’idée qu’il s’en fait, il ne fait que participer à sa destruction et à sa déchéance, à rendre impossible l’aboutissement même de sa lutte.
On pense bien évidemment à Hélène et à la guerre de Troie, aux tragédies grecques, aux amours impossibles, aux choix cornéliens mais aussi à la perte de sens quand, à un certain moment, action même prime sur son objectif, quand la fin ne sert même plus de justification aux moyens puisque tout espoir est définitivement exclu. Le pire dans tout cela est que chaque personnage est parfaitement lucide mais préfère rester fidèle à ce qu’il pense être son destin plutôt qu’à ce que la raison pourrait dicter. Le roman est une réflexion sur la vanité et l'impuissance des hommes.
La langue de l’auteur est belle et poétique. Il a su trouver le ton juste pour raconter cette histoire, pour lui donner profondeur et crédibilité, pour rendre sensibles les tourments du roi Tsongor au-delà de la vie.
Conclusion

Un roman superbe et marquant

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