Alors que des milliers de migrants fuyant les violences en Libye sont massés aux frontières du pays dans le plus grand dénuement, les conditions de vie se détériorent à une vitesse inquiétante. Action contre la Faim a envoyé une équipe d’urgence afin d’évaluer les besoins pour venir en aide au plus vite à ces populations.
Ils sont déjà 100 000 migrants, selon l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) à être passés de l’autre côté de la frontière, en Tunisie et en Egypte. Beaucoup d’autres sont bloqués dans le pays, en attente de pouvoir s’en échapper ou dans un no man’s land entre les frontières, sans papiers ni nourriture. Libyens, Tunisiens, Egyptiens mais aussi Chinois, Vietnamiens ou encore Nigériens installés en Libye pour y travailler, les migrants essaient à présent de fuir un pays tombé dans le chaos. Ce flux ne cesse d’augmenter : alors que le 26 février, le gouvernement tunisien faisait état de 40.000 personnes ayant franchi les frontières depuis le 20 février, aujourd’hui, on compte près de 10 000 arrivants par jour. Les conditions sanitaires sont dramatiques, les logements insuffisants, les températures nocturnes basses, rendues plus pénibles encore par de forts vents venus du désert: autant de conditions qui provoquent l’épuisement des migrants et nécessitent d’intervenir en urgence.
« L'afflux de personnes à la frontière tuniso-libyenne augmente par milliers chaque jour. Il est nécessaire d’apporter une réponse aux besoins les plus immédiats, c'est-à-dire en eau et nourriture,” indique Javier Pérez, chef de l’équipe d'urgence d'Action contre la Faim – Espagne qui s’est rendue sur place. Soutenue par l´Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) et l’Obra Social Caja Madrid, ACF travaillera en coordination avec les différentes agences des Nations Unies dans les zones où la situation est critique pour parer aux besoins les plus urgents.
Christina Lionnet
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