Des événements historiques sont en train de secouer le monde arabe. Des pays comme la Tunisie, l'Egypte et maintenant la Libye sont en train de faire leur révolution pour en finir une bonne fois pour toutes avec les régimes despotiques qui les ont asservis des décennies durant.
D'autres pays tel le Bahraïn ou encore le Yemen ne sont pas en reste et essayent courageusement de se défaire des potentats et des systèmes politiques iniques qui les ont toujours spoliés. L'Algérie pays arabe ? Gouvernée par un régime tout aussi totalitaire semble pour le moment échapper à cette vague de contestation. Hormis une réaction spontanée au lendemain des premiers événements de Tunisie, réaction qui s'est vite éteinte, l'Algérie semble aujourd'hui totalement en dehors de la réalité du moment comme frappée de léthargie. Les gens dans la rue commentent certes et avec enthousiasme ces événements qui sont entrain de bouleverser le monde arabe. L'homme de la rue reconnait aussi que l'Algérie doit faire sa révolution pour rendre à ce peuple sa dignité et sa fierté. Cette fierté qui était la sienne en tant que nation du million et demi million de chahids. Mais au-delà de ces déclarations d'intention, la rue algérienne reste dans l'expectative. L'opposition algérienne a essayé de faire bouger les choses, ou du moins une partie de l'opposition, mais malheureusement sans résultats notables, parce qu'il n'y a pas une vraie opposition. Il n'y a que quelques « sigles politiques » qui font de l'entrisme pour arracher quelques privilèges et quelques miettes, une poignée d'opposant de salon qui n'emportera jamais l'adhésion populaire parce que totalement inféodé au pouvoir en place et qui ne doit sa survie qu'a la mansuétude de ce pouvoir qui la tolère parce qu'elle lui sert d'alibi démocratique. Pour toutes ces raisons, la révolution, si révolution il y aura ne peut venir que de la rue, ce qui a été d'ailleurs le cas aussi bien en Tunisie qu'en Egypte et aujourd'hui en Lybie. Si c'est donc la rue qui est la seule alternative pour imposer un changement en Algérie, la question qui mérite d'être posée ici est : la rue algérienne est-elle aujourd'hui en mesure de faire ce qui a été fait dans les pays que l'on vient de citer ?