Galliano, claque de fin

Cette semaine c’est la semaine de la mode et aujourd’hui c’est le défilé Dior. Sans son créateur. Il paraît que Mister Galliano est parti en cure de désintox. Savais pas qu’on faisait des cures de desintox anti-fachos, moi. Qu’est ce qu’on lui enseigne à notre ami ? A répéter comme un mantra toute la journée « j’aime les juifs » ? Ou « les noirs sont mes amis » ? On lui offre des stages de survie en milieu hostile ? Du style faire son marché à Barbès ? M’est avis que le monsieur était grillé chez Dior plus sûrement qu’une Jeanne d’Arc sur le bûcher, vu la rapidité à laquelle il a été satellisé. Ses sorties de route devaient commencer à devenir gênantes. By the way comme on dit quand on est cool, ce qui m’intéresse aujourd’hui ce n’est plus Galliano. Non, aujourd’hui je pense à toutes les belles modeuses qui vont se presser à son défilé. Les fameuses « chérie, comment va ton bracelet ? ». Gros dilemme pour ses dames qui vont devoir doser leur emballement avec la même perfection qu’une broderie de chez Lesage. Je pense qu’on va oublier la standing ovation. On est tous d’accord que ça serait assez mal venu. Mais quoi faire alors ? Celle qui va applaudir avec un peu d’enthousiasme risque de se retrouver taxée de nazi à talons. Et chacune du coin de l’œil de jauger sa coupe Massato et l’imaginer rasée comme aux plus belles heures de l’après-guerre. Celle qui applaudit timidement va passer pour une lâcheuse. Après avoir pleuré pour serrer John dans ses bras à la fin de chaque défilé, voilà maintenant qu’elle prend un air dégouté et hautain comme si on lui proposait un dîner en tête à tête au Mac Do du coin. Tout va donc être dans la mesure, le pas trop, le juste ce qu’il faut. Et moi j’ai envie de leur dire juste une chose. On peut avoir du talent et ne pas être une belle personne. Céline en est la preuve absolue. On nous en rabat assez les oreilles cette année. On peut être un des plus grands créateurs de mode du 21^èmesiècle et finir bourré à raconter des horreurs à la terrasse des cafés. Ca n’enlève rien au talent du monsieur. Alors je donnerais juste un conseil, lâchez vous les filles, faites comme vous le sentez. Le mec a fait du bon boulot ? Applaudissez aussi fort que vous en avez envie. Ce n’est pas lui rendre hommage, c’est juste montrer que le talent le plus divin se cache souvent dans les âmes les plus noires.