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Pourquoi la Vème République s’émiette ?

Publié le 04 mars 2011 par Rsada @SolidShell

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Lassé de voir la France soumise aux esprits partisans, et conscient de la nécessité que celle-ci soit désormais guidée par un Chef en dehors de la seule logique des partis, le Général De Gaulle avait conduit l’avènement de la Vème République.

L’hégémonie -devenue coutumière- d’un parti dans l’organisation des pouvoirs publics ; un Parlement qui peine à tenir pleinement son rôle au nom d’une solidarité avec un exécutif dont il a pourtant la possibilité de refreiner les ardeurs ; un Gouvernement jouant au jeu incessant des chaises musicales ; une diplomatie aveugle aux changements du monde et la parole d’une France apparaissant comme dépassée, me plongent dans une profonde perplexité sur la promesse d’une République qui s’affirme.

Comme beaucoup de français je suis friand de notre vie politique. En revanche, je goûte peu au fait qu’elle se résume à traiter la forme bien plus que le fond et, que le traitement de l’information soit transformé en télé-réalité vaseuse où nos responsables politiques se révèlent trop souvent en de bien piètres comédiens. 

La Vème République de 1958 cumulée à l’élection du président de la République au suffrage universel direct en 1962, avait pour objectif d’offrir à une France tout juste guérie des maux de la Seconde Guerre mondiale et du Régime de Vichy, une stabilité de nos institutions passant par une présidentialisation du pouvoir, censée assurer la bonne gestion des affaires de l’Etat et permettre de conduire au mieux les grands desseins de la Nation. 

Maintes fois réformée par les présidents qui se sont succédé à l’Elysée, sans toutefois revenir sur l’idée initiale, la force de la Vème République s’est peu à peu estompée au fil du temps pour nous donner aujourd’hui l’image d’une République véritablement émiettée.

Si la France n’est pas au bord du chaos et qu’aucun printemps du Peuple n’est en vue, l’élection présidentielle de 2012 qui nous tend désormais les bras, devrait permettre à nos politiques d’évoquer la question du passage à une VIème République qui se fait désespérément attendre. Je gage qu’un tel débat passionnerait les français autant que celui portant sur le posthume Traité Constitutionnel Européen en 2005, et qu’il résonnerait en écho à celui de notre identité nationale soi-disant en voie de disparition.

Les français veillent avec une fierté mal dissimulée à jeter leurs acquis et l’exemplarité de leur démocratie à la face du monde. Ils ne s’étonnent plus de l’extraordinaire longévité de leurs dirigeants. Ils lorgnent avec mépris les systèmes politiques étrangers qu’ils ne comprennent pas et réfutent l’idée d’importer des coutumes qui ne sont pas les leurs. Et pourtant…

Lorsqu’un Peuple commence à douter du bien-fondé de ses propres institutions, du personnel censé animer sa démocratie et quant les intérêts particuliers ou spécifiques ont pris définitivement l’ascendant sur l’intérêt général profitable à tous, une remise en question profonde s’avère indispensable.

Au moment où notre pays doit répondre aux enjeux du XXIème siècle en transformant sa société et sa pensée collective devenue hermétique à toute évolution bénéfique, et si celui-ci entend retrouver une voix qui compte au sein du concert des Nations, le temps m’apparait venu de repenser la France en lui redonnant une République forte et intransigeante dans les valeurs qui sont les siennes.

A la manière de Charles Nodier : « Le plus grand des crimes, c'est de tuer la langue d'une nation avec tout ce qu'elle renferme d'espérance et de génie ».


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