Courir et marcher dans la campagne,
Ce brasier intérieur qui embue les yeux de toute l'eau du corps.
Cette ténacité d'enfant têtu devant le but d'apparence inaccessible.
Ce chemin qui se déroule sans cesse sous mes pas et que je prends souvent seul.
Cette imbécillité qui se borne à essayer de comprendre,
Alors que c'est inutile,
Alors qu'il faudrait aimer davantage.
Cette souffrance qui n'est pas la mienne,
Et qui saigne en moi comme des stigmates,
Et qui, pourtant, fait pousser sur mes lèvres une foule de fleurs inconnues
Et cette prison de l'habitude ambiante,
Me met des épines à fleur de peau.
Ai-je des habitudes que je ne puisse détruire,
Qui tiennent mes portes seulement entrebâillées
Moi qui les voudraient grandes ouvertes.
Que ne suis-je musicien pour ciseler des notes de rosée limpide !
Ou encore simplet de village, aux dents cassées et noircies,
Qui fait peur parfois,
Mais souvent rire.
Je ne suis ni muet, ni aveugle, ni sourd
Et mon coeur se glace du froid de vos corps.
Réchauffez vous, réchauffez moi.
Années 1980