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Bertrand Delanoë confirme l'accord probable avec le Modem à Paris

Publié le 28 janvier 2008 par Exprimeo
Bertrand Delanoë ouvre officiellement la perspective d'un accord probable avec le Modem sur Paris. Les élections locales font naître une nouvelle donne politique avec l'amorce d'une social-démocratie new look.
Le temps de l'opposition droite/gauche est passé.
A l'issue de plusieurs cohabitations, il a pris fin au début du nouveau millénaire. La société vit désormais de nouveaux clivages.
La difficulté résultait du fait que ce nouveau clivage ne recouvrait pas les frontières de l'ancienne organisation de nos forces politiques. La vie politique ne recouvre plus les grands repères de la réalité sociologique. Le vote du 29 mai 2005 à l'occasion du référendum sur le traité européen a été le 1er scrutin à consacrer aussi manifestement l'émergence de cette évolution.
Parce qu'elle ne correspond pas aux repères anciens, cette évolution fait imploser les composantes politiques traditionnelles au sein desquelles cohabitent désormais des tenants de lectures trop éclatées de l'avenir.
De ce décalage entre la France politique et la France sociologique naît la paralysie de notre pays face à la modernité. Les scrutins sont construits sur une " parole d'élection " qui ne peut pas être le socle d'actions car elle n'a pas d'ancrage sociologique majoritaire réel.
Chaque coalition politique continue sur la lancée de son histoire, avance avec les à-coups d'intérêts à court terme de son leader. Mais, en aucun cas, elle n'a eu le courage de regarder en face cette nouvelle réalité. La prochaine élection présidentielle marquera un nouveau rendez-vous avec cet enjeu.
Dans son entretien au Nouvel Observateur le 18 août 2005, Michel Rocard a eu, une fois de plus, l'honnêteté d'exprimer des réalités lourdes de sens.
Ainsi déclarait-t-il avant le Congrès du Parti Socialiste :
"  Il faut jeter à la poubelle ce patois marxiste qui fait écran à la réalité. Nous ne disons pas qui nous sommes : des sociaux démocrates européens. Nous sommes du coup incapables de construire une perspective. "
" Quand je lis les tenants du non à la Constitution européenne, je me rends compte à quel point des gens comme moi sont un boulet pour eux. Ils croient au retour de la politique nationale. Je pense exactement le contraire. Au fond, nous devenons de jour en jour insupportables les uns aux autres. Nous nous paralysons mutuellement. Nous devons nous libérer. "
" Comment peut-on être intelligent, participer à des cercles universitaires et créer Attac, ce monument de bêtise économique et politique ? Cela me sidère et me navre. "
Voilà une déclaration qui a le mérite d'être claire.
Michel Rocard a eu l'honnêteté de dire tout haut ce que chacun pense tout bas. Il rappellait surtout que le conservatisme pour gagner une élection conduit parfois à des alliances tellement artificielles qu'il rend impossible ensuite une gestion efficace.
Une élection doit d'abord être le rendez-vous entre un projet clair reposant sur une vision partagée de l'avenir et l'expression d'une majorité électorale.
Ce ne doit pas être un " mille feuille " de couches électorales visant uniquement à s'ajouter les unes aux autres pour franchir la barre fatidique des 50%.
Lors de la présidentielle, le PS a payé le prix le plus cher de son incapacité à clarifier la nouvelle donne.
Grenoble, Lyon, Paris, Toulouse (?) ... vont écrire la nouvelle page des alliances post "union de la gauche". C'est un tournant majeur.

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