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Une journée de championnat du monde de ski avec Vincent Lefort

Publié le 20 février 2011 par Supra

article_RTR2IRSH.jpgCyprien Richard

Un athlète ne se construit pas seul. Il est toujours très entouré. D'abord par ses coéquipiers, qui jouent un rôle important dans son équilibre, mais aussi par tout un staff technique : entraîneurs, médecins, techniciens, kiné... Ces travailleurs de l'ombre sont indispensables et permettent au sportif de prendre le départ de chaque compétition dans les meilleures dispositions. Après la belle médaille de Cyprien Richard vendredi en géant, c’est tout naturellement vers le kiné de cette équipe technique que je me suis tournée pour connaître ses impressions. Le kiné est toujours présent, il connaît chaque athlète par cœur, ses petits bobos, ses doutes... Quand le coureur se retrouve entre les mains du kiné, c’est son corps qu'il détend mais aussi son esprit. Grâce à Vincent Lefort, kiné de l'équipe de France masculine de ski, nous voilà dans les coulisses d'une journée de championnat du monde.

''Hier matin (vendredi, jour du slalom géant masculin), je me suis réveillé avec la boule au ventre comme si j'allais passer un examen, ce qui ne m'était pas encore arrivé cet hiver. Mais après on s'est vite mis dans le bain. On s'était super bien entraîné pendant deux jours à Oberjoch (à 1 heure de Garmisch) avec des conditions parfaites. Les gars se sentaient vraiment bien. Puis il ya eu le titre mondial par équipe de mercredi qui les a mis dans de bonnes dispositions. Je les trouvais plutôt sereins et ils abordaient le jour J de la bonne manière.

La veille de la course, Prou (Cyprien Richard) m'a confié pendant les soins qu'il se sentait super bien dans sa tête et dans son corps. Après la première manche, on s'est tous posés dans une salle en haut des cabines. Même s’ils n'étaient pas très bien placés (Richard 7ème, De Tessières 8ème, Fanara 10ème, Frey 20ème), ils ne semblaient pas trop stressés. Extérieurement ils avaient l'air plutôt tranquilles alors que les coachs et moi l'étions un peu moins. Puis nous avons fait la reconnaissance de la deuxième manche. Le tracé nous a paru intéressant. On s’est dit qu'il pouvait leur convenir et que ça pouvait peut-être le faire.

Au départ, l'ambiance est très tranquille. On fait tout pour que quand les gars arrivent dans le portillon, ils ne pensent qu'à leur course et à rien d'autre. On essaye de créer une espèce de bulle autour d'eux. Il y a toujours beaucoup d'informations qui arrivent de la piste dans l'oreillette. Le coach qui est au départ ne donne que les informations qu'il juge utiles pour ne pas perturber les coureurs. Quand les skieurs sont dans le portillon de départ, j'ai le cœur qui palpite jusqu'à ce qu'ils s'élancent. Puis je crie pour les motiver mais aussi pour évacuer la pression qui me traverse. Ensuite, je coure vers la cabane qui retransmet les images de la course dans l'aire de départ et je croise les doigts.
Puis c'est l'attente interminable. Cyprien est arrivé en tête de la seconde manche mais les meilleurs ne sont pas encore passés alors il faut attendre... Quand on sait enfin qu'il sera dans le pire des cas 3ème c'est l'explosion de joie. La suite, c’est que du bonheur. Il termine finalement deuxième. On se jette dans les bras les uns des autres avec les entraîneurs puis on chausse les skis en vitesse pour rejoindre Cyprien dans l'aire d'arrivée. Une fois en bas, on se serre tous dans les bras puis on regarde et on savoure la cérémonie. Le soir, on a bien fêté tout cela. Mais tout de suite après, malgré la gueule de bois, il faut de nouveau se concentrer car il y a encore de belles choses qui nous attendent dimanche lors du slalom...''


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