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Les aventures du Mood kit à New York – 1

Publié le 07 mars 2011 par Anosenfants

J’appréhende toujours un peu le contact avec New York. Cette ville bénéficie d’un tel tapage marketing que je m’attends toujours à être propulsée dans une sorte de quatrième dimension fantasmagorique. un tsunami d’énergie dans lequel je ne serai qu’une simple fourmi, ou plancton avalé par la première sardine. Ça me fait ça à chaque fois, et à chaque fois le 2ème effet Kiss cool ne se fait pas attendre.

Bein alors ! That’s all you got ?

Je suis tellement surexcitée, qu’en arrivant... je les trouve mous...

Toutes les caricatures me sautent aux yeux et il me faut un temps d’adaptation pour dépasser cet état d’exaspération. Pourtant, et c’est là sa force, New York n’est jamais décevant. Une fois passé le temps d’immersion me permettant de me détendre, je prends alors un véritable plaisir à l’observation. New York se dévore des yeux comme un énorme gâteau. Il faut lever la tête encore et encore. Le moindre café a une hauteur sous plafond de 5 mètres. Inconsciemment, je pense que ça aide les entrepreneurs à se mettre la barre toujours plus haut. Sans doute ceux qui manquent de confiance en eux se sentent-ils, au contraire, écrasés. L’architecture de cette ville nous parle en permanence. « Tu veux être dans le bureau en haut de la tour ? Ou tu veux vendre des hot dogs à l’entrée de l’immeuble ?" Toutes les options sont là. Je ne pense pas que l’on puisse éviter ce dialogue intérieur ici. Les inégalités sont trop flagrantes. Sur le même trottoir, Jamal vend des photos à l’étalage, et Chanel étale sa luxure.

Je m’arrête devant les vitrines des petites boutiques, certaines sont en demi sous-sol. J’entends qu’elle me disent : « C’est ok de commencer ici, en bas... » Je repense à un article que j’avais lu sur Paul Smith où il racontait que sa première boutique était si petite, presque un couloir, qu’il l’avait peinte en vert fluo pour qu’on ne la rate pas.

J’ai à peine le temps d’atterrir et de déposer mes affaires à l’hôtel que je dois déjà repartir pour mon premier rendez-vous de présentation du Mood kit. La jeune femme m’accueille dans son show room. L’endroit n’a aucun charme, les vêtements des différents créateurs pendent sur des tringles. On dirait un lieu de stockage, certainement pas un lieu présentant des univers créatifs. Elle sait que je suis française et que de toute évidence je ne maîtrise pas totalement sa langue mais elle déballe ses phrases à l’allure d’un cheval cravaché. Hue ! hue ! n’avale pas tes mots je n’y comprends rien.... Elle ne s’adaptera jamais pendant notre conversation. Elle adore le Mood kit et enchaîne les compliments comme on enfile les perles d’un long collier, puis quand j’annonce le prix elle m’envoie un cordial et définitif « No thanks, I don’t want to loose your time » qui est la politesse la plus grossière que je n’ai jamais entendue. Je suis repartie un peu mal à l’aise, en ayant honte pour elle en fait... Immergée dans le bain du business américain d’un seul coup ! Tant mieux ça me prépare pour mon salon.... En sortant de l'immeuble, je me dis "Courage Fanny, ne te laisse pas impressionner par cette fille". Je lève les yeux et là je vois ça : Dieu donne !!! (demain la suite)

Photo[1]


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