Chant de l’Ame
transparent et dévasté
il ouvre
le fond des mondes
ouvre
les étoiles
aimantées
aux gravats du coeur
il marche
vers l’intérieur de soi
par foulées
d’incantations
marche
vers les tables de l’abandon
où il faut
revenir
fièvre en haleine
aux récits du ciel sombre
où il faut
obstinément
revenir
en poignées d’infini
recueillant
des passages ciel-terre
des sommeils
renversés
obstinément
rendre grâce
aux livres d’épreuves
aux caps d’engouffrement
tatouage de ruines
et poudre de vie
il montre
ce qui fleurit sans fin
dans l’ombre
bleue
à l’affût de lui-même
à l’affût du très vif
la pulpe
d’arc-en-ciel
sépulture de rosée
sur la montagne des vivants
(Zéno Bianu)
Illustration