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Y-a-t-il un pilote à la mairie de Paris ?

Publié le 07 mars 2011 par Lecriducontribuable
Hôtel de Ville de Paris

Le maire de Paris était-il encore en vacances ? En confiant, le 11 janvier dernier, la gestion de l’éclairage public de la Ville de Paris (signalisation comprise) pour les dix ans à venir au consortium Bouygues-Vinci, la commission d’appel d’offres présidée par Denis Baupin, adjoint à la voirie, s’est totalement désintéressée du portefeuille des contribuables parisiens. Son exécution représentera un montant total de 900 millions d’euros, soit l’un des contrats les plus élevés signé par la municipalité parisienne.

Cette décision est surprenante pour le contribuable parisien. Elle se traduira en effet par une dépense supérieure d’environ 80 millions d’euros à ce qu’elle aurait été si les services de la Ville de Paris avaient choisi la proposition présentée par Citélum, la société sortante, filiale d’EDF.

Certes le dossier déposé par Citélum présentait un vice de forme (il manquait quelques pages de l’acte d’engagement ainsi qu’un document annexe) qui autorisait parfaitement la Ville de Paris à le rejeter. Mais, compte tenu de l’écart financier important qui séparait les deux offres finalistes et le caractère mineur de l’erreur constatée, il aurait été plus avisé pour le maire de Paris, ce que la jurisprudence admet généralement, de déclarer l’appel d’offres infructueux ou de solliciter la transmission des pièces manquantes avant de statuer définitivement sur le dossier. L’argent du contribuable parisien valait bien un petit délai supplémentaire. Combien de crèches, de logements sociaux ou d’écoles pourraient être en effet financés grâce à l’économie ainsi réalisée ?

Autre étonnement : la Ville de Paris ne s’intéresse pas davantage au sort des quelque 200 salariés de la société Citélum qui travaillent actuellement à l’exécution de ce contrat et qui vont se trouver sans emploi à compter du 1er juillet prochain. Dans de telles circonstances, le Code du travail oblige en effet le nouveau titulaire à reprendre le personnel sortant au même statut et aux mêmes conditions. Or, nouvelle preuve de l’absence de rigueur de la gestion de cet appel d’offres, aucune clause de ce type n’est prévue dans le contrat qui lie désormais la Ville de Paris au consortium Bouygues-Vinci.

Halte à la gabegie des collectivités locales ! On peut légitimement s’interroger sur la capacité de la Ville de Paris à gérer le bien public. Après le dossier du nouveau stade Jean-Bouin, celui du futur quartier des Halles, celui des voies sur berges, cette affaire d’éclairage public montre une nouvelle fois l’amateurisme dont la mairie fait preuve dans l’utilisation des impôts payés par les contribuables parisiens.

Jacques Cato, contribuable parisien

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