l’action individuelle et l’action collective

Pour nous en général l’action individuelle s’oppose à l’action collective, nous considérons donc que l’action collective est beaucoup plus impressionnante, c’est pourquoi l’individu devient peu à peu moins important. On peut observer cet état de fait lorsque l’esprit humain est dominé, utilisé, forcé de se conformer, l’esprit humain n’est plus libre, il est façonné par la politique, l’éducation, les croyances et les dogmes. La liberté s’est envolée, la liberté de penser en toute indépendance, la liberté de défendre ce qui nous semble juste, la liberté de dire NON à l’ordre établie, la liberté de découvrir de trouver et de remettre en cause pour vous même. De plus en plus le dirigisme prédomine car nous voulons être commandés et guidés. Un esprit libre est un esprit créateur, un esprit qui n’est pas attaché à des dogmes et des croyances, un esprit qui ne s’abrite pas dans les limites de l’expérience, un esprit qui transgresse les barrières de la tradition, de l’autorité et de l’ambition, un tel esprit est créateur. Dans ce monde plein de menaces, de guerres, et où la décadence est générale à tous les niveaux, un tel esprit est indispensable. Cette révolution ne peut venir sans l’individu, l’action collective ne peut être révolutionnaire, elle ne peut que suivre, s’adapter, imiter et se conformer. Ce n’est que l’individu le « vous » qui peut s’affranchir, détruisant tous ses conditionnements pour être créateur. C’est une crise de conscience que réclame cet esprit, ce nouvel esprit. Le progrès ne donne pas à l’homme la liberté, le matériel est indispensable, il est absolument nécessaire d’avoir plus d’abris de vêtements et de nourriture, mais il existe d’autres choses d’aussi indispensables: L’individu qui dit NON! Il bien plus important de dire NON que de dire OUI. Nous disons tous OUI sans jamais dire NON, ou défendre ce NON. Il est très difficile de refuser et très facile de se conformer. La plupart d’entre nous se conforment car c’est plus facile de glisser dans le conformisme par peur ou par désir de sécurité. Dire NON nécessite une qualité supérieure de réflexion car cela implique de réfléchir à partir du négatif, c’est à dire voir le faux. La perception même du faux, la clarté avec laquelle on voit ce qui est faux, cette perception même est un acte créateur. Le refus, la contestation, exigent un discernement profond, et la destruction de nos propres idées et traditions. Dans le monde moderne, où la propagande, les religions officielles et les faux semblants prédominent un tel individu est absolument essentiel. Il existe une certaine façon d’observer, soit nous observons directement en expérimentant ce que nous voyons, soit nous considérons ce que nous voyons verbalement et intellectuellement en inventant des théories sur ce qui est, et en expliquant ce qui est. La perception directe de ce qui est faux nécessite toute votre attention, toute vos capacités sans explication et sans jugement. Malheureusement dans nos pays où la tradition, l’autorité et l’ancienne soit disant sagesse et le pouvoir qui prédomine, cette qualité d’énergie capable de percevoir le faux et de le réfuter sans se démentir est totalement absente, mais l’exploration de ce qui est, exige un esprit libre. Vous ne pouvez pas explorer si vous dépendiez de certaines croyances, de certaines expériences, ou d’une certaine ligne de conduite, si vous soutenez un certain type de gouvernement vous ne pouvez pas remettre les choses en question, vous n’osez pas le faire de peur de perdre votre position sociale, votre pouvoir et tout ce que craignez d’abandonner, de même lorsque vous appartenez à une religion particulière, vous n’osez pas remettre tout en question, mettre tout en pièce, détruire tout afin de découvrir. Malheureusement la majorité d’entre nous, ont des engagements politiques, économiques, sociaux ou religieux, et à partir de là nous ne remettons jamais en question le cœur même, la chose même à laquelle nous appartenons. C’est pourquoi nous cherchons toujours la liberté dans des idées, des livres, et dans une foule de mots.L’environnement, c’est à dire la société, détruit la liberté, il ne veut pas d’homme libre, il veut des saints, des réformateurs qui défendront et soutiendront les institutions sociales, mais la religion est quelque chose d’entièrement différent, le religieux ce n’est celui qui va à la mosquée, à l’église ou pratique les rituels tous les jours, cet homme n’a rien de religieux. Un homme vraiment religieux s’est débarrassé de toute ambition, envie, afin d’avoir un esprit jeune, neuf, innocent capable d’explorer et de découvrir ce qui se cache derrière ce que l’être humain a inventé et qu’il appelle religion, mais tout ça nécessite une connaissance de soit.