Arrêt de travail : les engagements de l’Assurance Maladie (6/10)

En matière d’arrêt de travail, un risque majeur réside dans la désinsertion professionnelle des salariés. Or dans cette hypothèse, le coût pour l’Assurance Maladie et les mutuelles santé est particulièrement élevé. En effet au-delà du remboursement classique des prestations médicales, l’Assurance Maladie ainsi que les mutuelles santé sont tenues de procéder à l’indemnisation des journées de travail perdues. A cet égard, il convient néanmoins de nuancer en rappelant que les mutuelles santé ne sont pas à la portée de toutes les bourses puisque malgré un abaissement tarifaire, cela représente encore un budget non négligeable. Toutefois, l’Assurance Maladie accorde des aides aux familles les plus défavorisées afin de leur permettre de souscrire une mutuelle santé. Or afin de lutter contre ce risque de déprofessionnalisation, cette prévention des situations de rupture professionnelle chez les assurés en arrêt de travail de longue durée se traduit de différentes façons : organisation d’une visite de pré reprise, reprise du travail à temps partiel, aménagement du poste de travail, changement de poste.

En ce sens, différents outils sont proposés par l’Assurance Maladie pour un accompagnement du patient dans une reprise précoce de son emploi. Tout d’abord, il convient d’évoquer la visite de pré-reprise : l’incitation à demander une visite médicale de pré-reprise auprès de la médecine du travail avant la fin de l’arrêt de travail est un élément important pour anticiper la mise en place d’éventuels aménagements du poste de travail (tâches confiées, horaire de travail, intensité…). Un courrier, établi par le médecin traitant, explicitant le contexte médical et les difficultés rencontrées par le patient à la reprise de son travail peut être remis au médecin du travail par le patient. Cette visite est facultative et se distingue de la visite de reprise obligatoire après 21 jours d’arrêt minimum en maladie et 8 jours d’arrêt minimum après un accident de travail. En outre, il s’agit de citer également la reprise à temps partiel thérapeutique en maladie : après un arrêt à temps complet, le médecin, s’il le juge opportun pour son patient, peut lui prescrire un arrêt de travail à temps partiel lui permettant de reprendre son travail progressivement. Enfin s’agissant de la reprise du travail léger dans le cas d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle : la législation des AT-MP (Accidents du Travail et Maladies Professionnelles) permet la reprise d’un travail allégé dans son intensité ou sa durée. Un avis favorable préalable du médecin du travail, de l’employeur et du médecin conseil est indispensable à cette disposition.