Phobies : quand la peur domine notre quotidien

Les phobies sont des craintes excessives et incontrôlables qui perturbent le quotidien de milliers de personnes. Peur du vide, des araignées, du noir ou de la foule, autant d'angoisses qui sèment la panique. S’ensuit, bien souvent, l’incompréhension de l’entourage et plus important encore, celle du partenaire.
© iStockNous avons tous nos peurs, nos craintes, nos angoisses inavouées. Mais quand la peur devient panique, apparaissent de réels troubles psychiques : les phobies. Ces angoisses démesurées et incontrôlables se glissent insidieusement dans votre vie et parfois jusqu’au cœur de votre nid d’amour. Véritables entraves à l’harmonie du couple, elles agacent, irritent, épuisent, et sèment le trouble. Dès lors, il est indispensable de mieux les comprendre et les identifier. Voici un aperçu des phobies les plus répandues auxquelles vous pouvez être confrontés, suivi de nos conseils pour essayer de les surmonter.
La peur ennemie de l'intimité
La claustrophobie est la peur irrationnelle des endroits confinés, de l’enfermement, associée à l'angoisse d’étouffer et au désir de fuir. Elle se manifeste souvent par des crises de panique dans des situations vécues comme oppressantes. Phobie la plus répandue, elle touche environ 10% de la population mondiale, principalement les femmes et peut se révéler très handicapante au quotidien, surgissant dans des situations ordinaires qui se transforment en véritables épreuves : ascenseurs, transports en commun, tunnels, caves...
Cette angoisse, véritable trouble de l’anxiété, affecte également la vie de couple, l’évitement et l’anticipation anxieuse nuisant nécessairement au quotidien. Le simple fait de se savoir phobique engendre une détresse quasi-permanente. "A chacun de nos déplacements, Lisa est dominée par l'angoisse de se retrouver dans un endroit clos dont elle pense qu’elle ne pourrait pas se sortir", raconte Fabrice, 30 ans, marié à Lisa. Et d’ajouter "Au fil du temps, cela a créé des tensions importantes dans notre couple et nous a éloignés l’un de l’autre." Quant à Lisa, elle avoue être perdue, consciente des souffrances qu’elle inflige à son mari, mais "incapable", dit-elle, de s’en sortir, "complètement dominée par la peur, prisonnière de sa phobie."
La peur ennemie de la vie sociale
Souvent réduite à la peur de la foule, l’agoraphobie est en réalité un trouble déclenché par la peur irrationnelle des espaces ouverts et des lieux publics, perçus comme foisonnant de dangers. Ce trouble s’inscrit dans la catégorie des phobies dites sociales et touche de 2 à 4% de la population, principalement encore les femmes. Les symptômes sont souvent impressionnants et spectaculaires : attaques de panique, crises de spasmophilie, tachycardies, tremblements, vertiges…
Le moindre déplacement, la moindre tentative de se mêler à la foule devient une véritable épreuve. Et quand la peur vient gâcher des moments privilégiés, un dîner en amoureux ou une sortie en famille, les problèmes sérieux se profilent. "Quelques années après notre rencontre, Fabrice a développé des symptômes qui ont peu à peu confirmé le diagnostic : il était devenu agoraphobe. Il ressentait des crises d’angoisse dès que nous étions trop nombreux. Il est vite devenu impossible d’inviter des amis chez nous, ou même de se rendre chez eux, confie Catherine, 32 ans. Peu à peu, nous nous sommes retrouvés marginalisés. Cette réclusion forcée s’accompagnait de tensions et les disputes faisaient partie intégrante de notre quotidien. Malgré toute ma volonté de l’aider à traverser cette épreuve, le climat était devenu invivable. Nous avons fini par nous quitter, c’était inévitable".