La crise des subprimes qui secoue actuellement le monde de la finance (et, bientôt, celui de la « vraie » économie) est bien le signe d’un système profondément absurde. Un immense poulet sans tête brusquement pris de panique.
Cette crise met en évidence la fuite en avant dans laquelle l’économie américaine est engagée. La consommation des ménages étant le charbon qui fait avancer la locomotive, on pousse par tous les moyens les consommateurs américains à acheter, emprunter, s’endetter pour soutenir la hausse du PIB. La machine est devenue folle : les USA n’ont plus d’industrie et voient leurs déficits commerciaux se creuser de manière abyssale pour satisfaire la fièvre acheteuse de leurs citoyens-consommateurs, eux-mêmes endettés jusqu’au cou (d’où la crise des subprimes). Au lieu de s’interroger sur les évidentes limites du système, Bush a prévu d’offrir 40 milliards de dollars à ses administrés, leur demandant de les dépenser au plus vite pour relancer le moteur… jusqu’à la prochaine crise.

S’il y en a bien un que ça n’inquiète pas, c’est Sarkozy. Il nous explique qu’il s’agit d’une crise strictement américaine, qu’on ne risque rien en France (ben voyons), et que de toute façon son paquet fiscal a préventivement limité les dégâts potentiels sur l’économie française. Ouf, on commençait à s’inquiéter.
Le mot de la fin pour Philippe Dessertine, professeur de finances à l’université Paris X, interviewé dans le JDD : « Nos politiques se confondent en déclarations rassurantes. Selon eux,

Les riches du Nord sauvés de la déroute par les pauvres du Sud ? Voilà qui froisserait probablement l’ego de Sarkozy.
Fred