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Témoignage d’un ancien entrepreneur sur le « monstre administratif »

Publié le 09 mars 2011 par Lecriducontribuable
Le Procès

Je dirigeais une société d’informatique depuis 1982, et l’année dernière, suite à un nième contrôle fiscal, j’ai décidé d’arrêter de me prendre la tête et j’ai plié ma société.

Quelques points à noter :

  • même si ma société n’a jamais été franchement bénéficiaire, je ne l’ai pas fermée pour des problèmes de trésorerie
  • aucun des contrôles (Urssaf et polyvalents) n’a donné lieu à redressement ou pénalité (j’ai d’ailleurs encadré la lettre de 2008 me notifiant l’absence d’irrégularité sur le mur de mon bureau).
  • la lettre que j’ai envoyée à l’Urssaf est disponible ici. Elle explique clairement pourquoi j’ai laissé tombé mon activité

En gros, je reproche au système actuel d’être devenu tellement complexe qu’il est impossible de suivre les règles sans s’y consacrer à plein temps. Je ne râle pas contre le niveau des charges, mais contre le fait que le système simple mis en place en 1945 (50% de salaire direct, 50% de salaire différé = 3 lignes sur la feuille de paye) est devenu un monstre administratif avec des bulletins de salaire à rallonge et des appels de cotisations complexes. D’où les contrôles multiples et stressants.

Maintenant que j’ai cessé de travailler pour payer les prestations sociales, mais qu’au contraire j’en bénéficie, je suis ravi de mon choix.

Le seul hic, vu coté État, c’est que j’avais rapporté à notre cher Trésor public plusieurs dizaines de milliers d’euro en TVA, salaires et taxes diverses en 2009, et qu’en 2011 c’est fini… Un bon comptable dirait qu’il y a peut-être un léger problème…

J’ai même pu me faire rembourser (non sans peine…) un trop-perçu de TVA. Je dois dire qu’expliquer à une employée du fisc que si le chiffre d’affaires a baissé en 2010, c’est justement parce que le travail administratif improductif a tué par sa taille le travail lucratif pour moi est un moment de pur délice.

Rêvons d’un jour ou l’on remettra des médailles et diplômes aux chefs d’entreprise pour leur contribution au PIB de la France (un peu comme les donneurs de sang reçoivent un joli parchemin pour leur action bénévole) au lieu de leur demander de collecter taxes et impôts à la place de l’État, et ralentir leur cœur de métier par des paperasseries ineptes…

Alexandre Gesp

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