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Débats politiquements incorrects, neutralité et enseignement privé.

Publié le 09 mars 2011 par Veille-Education

Provence Education a interrogé Philippe Isnard, ce professeur suspendu pour avoir organisé un débat contradictoire choc que le thème de l’avortement dans le cardre du thème de la Famille en ECJS – seconde. Soutenu par bon nombre de relais catholiques, on imagine difficilement ce que ce cas d’école aurait donné dans une structure de l’enseignement privé. Il pose ultimement la question de la liberté pédagogique et de la déclinaison du caractère propre dans certains enseignements comme l’ECJS et la SVT.

PE – Vous définissez-vous comme un militant dans la sphère du privé? De quelle (s) cause(s)? Pourquoi ne pas enseigner dans un établissement privé sous contrat plus proche des convictions qui semblent être les vôtres ?

Avant cette affaire, je n’ai jamais milité dans aucune structure politique ou autre. J’ai toujours été pour la liberté d’expression et de pensée, des jeunes en particulier. Et pour un enseignement équitable, recherchant la vérité et respectueux de la science, notamment sur les questions bioéthiques. Et surtout promouvant l’esprit critique. Quand à mes convictions, je ne partage pas du tout celles des établissements privés sous contrat que vous mentionnez. Ils représentent le contraire de ce à quoi je crois. D’ailleurs, ils sont soumis eux aussi, à l’idéologie de l’Éducation nationale. Pour info, les deux profs ( du public!!) qui m’ont dénoncé avait mis leur fils au collège privé “catho” de la ville!!. C’est bien le public, mais pour les enfants des autres!! jolie mentalité!! En leur sein(établissements privés sous contrats), je n’aurais jamais pu organiser, comme je l’ai fait pendant 17 ans, des cours ou des débats libres sur l’avortement et bien d’autres sujets. par ailleurs, je suis titulaire d’un concours public(capes) qui ne me permet pas d’enseigner dans le privé sous contrat, même si je le souhaitais.

PE – Quelle est votre appréciation du concept fondateur de “neutralité du fonctionnaire”? Pensez-vous que dans la gestion quotidienne des administrations, principalement l’Éducation Nationale, il peut voiler une hypocrisie, certains dénonçant son absence chez les “autres” tout en pratiquant une forme de parti pris y compris proche du prosélytisme?

Ce concept de neutralité me semble nécessaire et doit être rétabli. Pour l’instant, l’Éducation nationale est aux mains pour l’essentiel d’idéologues extrémistes, obscurantistes et intolérants. Il y a chez eux une telle haine du christianisme que l’idée même qu’un enseignant chrétien puisse exercer, leur est insupportable. L’enseignement, surtout en Histoire, est révisionniste au sens ou l’on est prêt à falsifier les faits, à mentir pour imposer à la jeunesse une vision faussée et déformée de notre civilisation. La neutralité en Histoire consiste à rechercher les faits et la vérité, sans chercher à imposer un dogme, quelqu’il soit. Les dizaines de milliers d’enseignants qui manipulent les jeunes pour les faire manifester à leurs côtés attentent, eux, à la neutralité de l’État et à la démocratie. Moi, je cherchais à susciter l’intérêt pour un débat de société. Dans un débat contradictoire et ouvert. Certes un sujet tabou et difficile. Mais plus de 7 millions de femmes ont avorté depuis la loi Veil. L’avortement est devenu une pratique de masse, touchant un couple sur deux et un enfant sur 4, et la région PACA en a le record. Et les élèves m’ont demandé ce débat. Et m’ont remercié d’avoir pris ces risques pour eux. Alors, non, je ne regrette rien!

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