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François Bayrou et les apprentis sorciers

Publié le 10 mars 2011 par Exprimeo
François Bayrou, connu hier pour des coups de gueules qui boostaient ses campagnes, est aujourd'hui d'une étonnante discrétion sur des méthodes pourtant singulières à l'approche de 2012. Un accord, déjà évoqué l'été 2010, avec Nicolas Sarkozy serait-il en voie de conclusion ? Ce qui se déroule actuellement dans la préparation de la présidentielle 2012 paraitrait d'une extrême gravité dans de nombreuses autres démocraties montrant combien les conditions éthiques élémentaires ne sont plus respectées dans la phase préparatoire à une décision majeure. C'est aujourd'hui un secret pour personne que le choix présidentiel pour 2012 est une élection qui "doit" se structurer autour de 3 candidats : - Nicolas Sarkozy bien entendu, - Marine le Pen qui présente un double intérêt : recentrer NS et présenter l'avantage d'un deuxième tour "gagné d'avance" en cas de duel avec elle, - Dominique Strauss Kahn, candidat "de gauche" parce qu'il rend comparativement NS "peuple" et qu'il donne des vertiges au "peuple de gauche" ou du moins à ce qu'il en reste. Tout est mis en oeuvre pour préfabriquer 2012 dans ce cadre. La télévision d'Etat a plié la primaire au sein du FN avant même que le vote n'intervienne. Marine le Pen était journalistiquement proclamée vainqueur avant le scrutin et bénéficiait d'une couverture d'antenne totalement disproportionnée par rapport à son concurrent. La même télévision d'Etat structure la visite de DSK comme celle d'un "Chef d'Etat" dans des conditions là aussi totalement inégales par rapport à ses concurrents PS qui apparaissent comme des "nains" à côté du "grand leader international" que serait DSK. Maintenant, les sondages sont appelés à la rescousse. Mais là aussi, pas dans n'importe quelles conditions. Les variantes du second tour sont impossibles. La France, terre présumée des libertés, est un pays où il devient difficile de s'exprimer et où les sondages sont strictement encadrés pour limiter les choix de seconds tours ? Prenons des exemples concrets : 1) Aucun sondage n'est publié avec un schéma pourtant intéressant à examiner : pas de candidature de Nicolas Sarkozy : que changerait cette perspective y compris pour Marine le Pen lors d'un premier ? 2) Aucun sondage n'est publié avec des variantes de deuxième tour mettant en présence la gauche face à une "droite modérée" (Villepin, Bayrou ...). Jamais l'offre politique n'a été autant formatée pour s'imposer à la demande c'est à dire à l'opinion. Les Instituts de sondages devraient dans la fiche technique de présentation exposer les montants de chiffres d'affaire de l'année n-1 avec certains donneurs d'ordres dont l'exécutif et les partis politiques. Il y aurait alors beaucoup de débats actuels qui, à la lecture de cette fiche, prendraient une autre grille de lecture ... Le plus surprenant, c'est que des ex-candidats déjà exposés à de telles méthodes ne dénoncent pas plus vertement ces pratiques. C'est le cas de François Bayrou, très modéré en la matière. Cette modération relance les rumeurs d'accord avec Nicolas Sarkozy.

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