Baiser sans condom et maladies transmises sexuellement
Une chlamydia avec ça?
Robert passait plusieurs soirées par semaine à festoyer dans les bars. Il s’amusait à accumuler les conquêtes. « Comme je ne connaissais pas mes partenaires, je mettais toujours un condom, sauf un soir de party ».
Dominic Desmarais Dossiers Sexualité, MTS-Sida, Santé
Robert vient d’une famille tout ce qu’il y a de plus normal. Bon à l’école, sportif, un emploi à temps partiel pour payer l’université. Le jeune homme, maintenant dans la fin vingtaine, passait plusieurs soirées par semaine à festoyer dans les bars. Il fut un temps, «la belle époque» comme il aime l’appeler, où il s’amusait à accumuler les conquêtes.
«Comme je ne connaissais pas mes partenaires, je mettais toujours un condom, affirme Robert d’un ton sérieux. Sauf un soir de party. Je suis sorti prendre l’air avec une demoiselle. On s’est embrassés…» Robert ne termine pas sa phrase. Son large sourire suffit pour comprendre qu’ils ont échangé davantage qu’un baiser. «Je n’avais pas de protection avec moi. J’étais plus que pompette. Et ça faisait quelque temps que je la reluquais.»
Baiser sans condom
Robert n’a pas eu de maladie des suites de cette aventure. «Ça m’a donné l’idée que baiser sans condom, c’était pas si dramatique. Remarquez, les relations suivantes, j’en portais. J’y étais habitué.» Mais l’impression qu’il ne lui arrivera rien ne le quitte pas.
Des mois plus tard, l’histoire se répète. «Cette fois, j’ai poussé ma chance un peu trop loin, se souvient le jeune homme. Je l’ai su dès le lendemain, en allant aux toilettes.» Robert rit de cet épisode aujourd’hui. Mais cette journée-là, il vivait nerveusement. «Je travaillais et, aux cinq minutes, j’allais au petit coin en espérant que ça ne me chaufferait plus, que tout irait mieux. Je ne pensais qu’à ça.»
Clinique pour maladies transmises sexuellement
Robert n’a pas mis de temps à visiter une clinique spécialisée dans le traitement des maladies sexuelles. Une expérience qu’il espère ne plus jamais revivre. «Ça fait mal! Et comme les résultats d’analyse sortent après quelques jours, tu stresses en attendant. Je savais que j’avais attrapé quelque chose. Mais je ne savais pas quoi. Je suis passé à la bibliothèque regarder des livres sur ces maladies. Pour savoir ce que ce pourrait être. Je m’imaginais le pire scénario.»
Robert a été sensibilisé au port du condom à l’école secondaire. Mais il ne connaissait pas les infections qu’il pouvait attraper. «Je connaissais les noms des ITS. Pas leurs symptômes ni leurs conséquences. Lesquelles ne disparaissent jamais? J’étais dans l’inconnu et ça m’a fait paranoïer.»
Chlamydia
Robert se considère chanceux. Il a attrapé la chlamydia. «Je devais prendre deux pilules et, en 24 heures, j’étais guéri. Ça m’a permis d’en rire avec mes amis. Mais intérieurement, je ne riais pas fort», dit-il en s’esclaffant, 10 ans plus tard. Les erreurs de jeunesse sont du passé. Depuis, il a toujours porté un condom. «Une autre fille que je désirais depuis un bon moment m’a demandé de ne pas en enfiler un. Elle se disait clean. Je n’ai pas voulu. Pas après ma mauvaise expérience.» Robert a poursuivi quelque temps sa vie d’aventures. Plus jamais il n’a eu de relation sans protection.
Ces années l’ont fait réfléchir. «J’ai changé! Ces histoires d’un soir me rendaient de plus en plus vide. Je me sentais seul. Mais vu mon tempérament, il fallait que je passe par là pour me rendre compte que ce n’est pas pour moi. J’ai bien vécu ma jeunesse et je suis prêt aujourd’hui pour une vraie relation!»
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