Le service civique fête son premier anniversaire

Ce dispositif volontaire concerne les jeunes âgés de 16 à 25 ans. Après son lancement, il y a un an, l’engagement des étudiants ne faiblit pas, il est même de plus en plus fort

Dans une société de plus en plus centrée sur l’apparence et le superficiel, il apparaît que les jeunes cherchent à donner du sens à leur vie. Aider les autres, s’engager contre l’injustice ou œuvrer pour le bien de la planète, les engagements sont variés et donnent l’opportunité d’exprimer sa citoyenneté. Le service civique, lancé il y a un an par Martin Hirsh, rencontre un franc succès.

Service civique : un démarrage prometteur

La secrétaire d’État à la jeunesse revient, pour 20 minutes, sur les débuts du service civique. L’année 2010 s’est conclue par 5 375 contrats de service civique signés. Un vrai succès pour Mme Bougrab qui croit en son objectif de 75 000 jeunes en service civique pour 2014. Une confiance qu’elle doit notamment au budget alloué au service civique « de 97 millions d’euros en 2011, contre 40 millions en 2010, soit une augmentation de 140 %. Et dans les trois prochaines années, ce budget va augmenter de plus de 300 % ». L’engagement des jeunes, mais pas n’importe comment. Mme Bougrab souhaite qu’il repose sur un critère qualitatif, pour proposer aux jeunes volontaires « un vrai accompagnement dans leur parcours citoyen avec des missions intéressantes et utiles ». Elle entend donc instaurer une valorisation de cet engagement à l’université : « un décret sortira avant l’été pour permettre l’octroi de crédits dans le cursus universitaire aux volontaires du service civique ».

Martin Hirsch demande à ne pas « trahir la jeunesse »

Le président de l’Agence du service civique n’est pas aussi optimiste que Jeannette Bougrab. Dans un entretien au Journal du dimanche, Martin Hirsch demande au gouvernement un effort financier en faveur de ce dispositif, pour ne pas « trahir la jeunesse » et respecter ses engagements : « Un engagement a été solennellement pris, en Conseil des ministres et devant le Parlement il y a un an : permettre d’ici à 2014 à un jeune sur 10, soit 75 000 par an, de faire leur service civique, rappelle-t-il. Or il aurait fallu 25 000 missions cette année. On n’en finance que 15 000. Au rythme actuel de progression, ce ne serait plus 2014, mais 2026, quand les jeunes d’aujourd’hui auront les tempes bien grisonnantes. » Animafac, le réseau national de 12 000 associations étudiantes, regrette quant à lui, dans un communiqué, « qu’en raison du contexte budgétaire, il ne soit pas permis à chaque jeune qui le souhaite de vivre cette expérience unique ».

Lauren Clerc