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Crise ivoirienne:Vers une brouille diplomatique entre le Congo et l’Angola? #civ2010

Publié le 10 mars 2011 par Cabinda
Crise ivoirienne:Vers une brouille diplomatique entre le Congo et l’Angola? #civ2010
D. Sassou Nguesso

Dans un entretien accordé à Jeune Afrique le Président de la République do Congo (Brazzaville) Denis Sassou Nguesso a déclaré: ‘’le peuple ivoirien s’est prononcé dans sa majorité en faveur d’Alassane Dramane Ouattara, et ce choix démocratique doit être respecté’’.

Pas sûr que cette prise de position, à l’image de celle de l’UA arrange ses relations avec son homologue angolais José Edouardo Dos Santos. Dans nos précédents billets, le soutien de Luanda à Laurent Gbagbo (Président sortant) de Côte d’Ivoire a été évoqué. La crise ivoirienne aura-t-elle des conséquences sur la Région de l’Afrique Centrale ? Cette question n’est pas anodine.

En effet, on ne pas dire que les relations sont au beau fixe entre le Congo de Denis Sassou Nguesso et l’Angola de Dos Santos. L’Angola l’avait jugée indésirable le 11 novembre 2010 à l’occasion du 35ème anniversaire de l’indépendance de l’Angola. Notons que José Edouardo Dos Santos était à Brazzaville pour le cinquantenaire du Congo-Brazzaville indépendant.

Au cœur de cette brouille, encore et toujours le Cabinda. Luanda reproche au Congo son manque de fermeté à l’egard des Cabindais, majoritairement en exil dans les deux Congo voisins. Cette remarque vaut pour l’ex-Zaïre. de Kabila. Nombre de ses ressortissants ont été récemment refoulé de l’Angola en riposte à des relations bilatérales conflictuelles.

Extraits de l’itv (*).

Crise ivoirienne:Vers une brouille diplomatique entre le Congo et l’Angola? #civ2010
Denis Sassou Nguesso avec Nicolas Sarkozy, Brazzaville…

Jeune Afrique : À l’instar de vos pairs d’Afrique francophone, on ne vous a guère entendu à propos de la grande crise ivoirienne – si ce n’est pour exprimer votre « vive préoccupation ». Alors soyons clairs : y a-t-il un ou deux présidents en Côte d’Ivoire ?

Denis Sassou Nguesso : Cela fait plus d’une décennie maintenant que le dossier ivoirien est devenu une affaire internationale, avec l’accord de toutes les parties ivoiriennes. Il y a eu des négociations à Marcoussis, Accra, Lomé, Pretoria. La Cedeao [la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, NDLR], l’Union africaine, l’ONU s’en sont saisies. Moi-même, en 2006, lorsque je présidais l’UA, je me suis rendu à plusieurs reprises à Abidjan. C’est dans ce cadre et à la suite de ce long processus que l’élection présidentielle a eu lieu. Tout le monde a accepté les résultats du premier tour et nous nous attendions à ce que le second mette un terme définitif à la crise en élisant un président. Ce qui a été le cas sur le fond. Il n’y a pas deux chefs de l’État ivoirien, mais un seul. En d’autres termes, ma position est celle de l’UA : le peuple ivoirien s’est prononcé dans sa majorité en faveur d’Alassane Dramane Ouattara, et ce choix démocratique doit être respecté. Cela étant dit, tout doit être fait pour préserver la paix civile, d’où la médiation en cours du panel des chefs d’État.

Êtes-vous favorable à une intervention militaire si les négociations échouaient ?

Cette hypothèse est pour l’instant suspendue aux résultats du panel. S’il échoue, l’Afrique saura ce qu’il y a lieu de faire.

José Edouardo Dos Santos appréciera. De son côté,  Laurent Gbagbo n’est plus en mesure de payer ses fidèles et ses jours à la tête de son pays sont désormais comptés, a-t-on estimé mercredi de source diplomatique française. Selon les dépêches de Reuters, « Les salaires de la fonction publique ne peuvent plus être payés« , a ajouté le diplomate en expliquant que le moral des soldats encore fidèles à Gbagbo est d’autant plus bas qu’ils ont été incités à tuer des femmes qui manifestent.

Laurent Gbagbo, qui devait se rendre à Addis-Abeba dans le cadre d’une médiation de l’UA, y a finalement renoncé. Mais Alassane Ouattara a pu se rendre dans la capitale éthiopienne en dépit des injonctions du clan Gbagbo et,  les diplomates français se montrent confiants dans sa capacité, à son retour, à rejoindre l’hôtel du Golf grâce à l’aide des hélicoptères de la force de l’Onu présente à Abidjan.

A Addis Abeba, Les membres du panel de l’UA pour résoudre la crise ivoirienne ont rendu leur copie. Les propositions réaffirment la position de l’UA selon laquelle le président sortant doit quitter le pouvoir. Une reprise de la guerre civile paraît de plus en plus inévitable. Quel rôle y jouera l’Angola de José Edouardo Dos Santos?

(*): Jeune Afrique


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