Magazine Environnement

Opposition de Bercy aux économies d'énergie

Publié le 11 mars 2011 par Dedu

MINEFIDès le démarrage du Grenelle de l'Environnement, Bercy, le ministère des Finances, s'est montré très réticent à toute incitation financière visant les économies d'énergie, quelles qu'en soient l'influence sur le comportement des français. Si cette opposition est pour partie justifiée par les contraintes budgétaires, d'autres éléments moins évidents sont aussi sous-jacents.

Tout d'abord, il faut garder en tête que Bercy ne s'intéresse qu'à son propre sort, c'est à dire au porte-monnaie de l'Etat. Ainsi, les incitations qui auraient pour effet d'améliorer à moyen terme le pouvoir d'achat des français ne l'intéresse que s'il peut y trouver des ressources financière. En plus rapide : ok, si cela permet d'en récupérer les sous.
Une telle approche a sa raison d'être : il faut régler la question de la dette, qui n'est pas "durable". Pour autant, la santé financière du pays ne s'apprécie pas uniquement à l'aune de celle des finances publiques, mais aussi celle de sa population et de ses acteurs économiques. Or, en refusant d'aider l'investissement en matière d'efficacité énergétique, Bercy n'aide pas les ménages à éviter la précarité énergétique qui pourrait prochainement arriver.

Ensuite, dans les ressources financières de Bercy, il y a les taxes. Notamment les taxes sur l'énergie (TIPP et autres). Ainsi, tant que les français consomment, cela améliore les rentrées d'argent pour Bercy. Dans le domaine de l'énergie, comme dans tous les autres domaines, les agents de Bercy sont les parangons de la consommation (sauf lorsque c'est l'Etat), car cela augmente le produit des taxes. Comment, dans ces conditions, pourraient-ils cautionner une démarche qui irait à l'encontre de ces principes ?
C'est la base du modèle économique, soutenu au plus haut de l'Etat. Le changement de paradigme, nécessaire dans un objectif de développement durable, devrait orienter vers un "consommer mieux". Mais le pouvoir politique n'est pas prêt ... Heureusement que des initiative citoyennes existent pour changer les choses !

Enfin, le pouvoir des habitudes est fort et pas uniquement au niveau politique. Bercy a évidemment lié des liens étroits, comme ses homologues dans les autres pays, avec les grandes industries "françaises" comme TOTAL. Le ministère veille évidemment à préserver leurs intérêt, qui sont en un sens ceux de la France (emplois, image ...). A se demander dans quel sens va le rapport de force (cf. son soutien aux industriels face au ministère de l'écologie pour la RSE) ...
Pourtant en soutenant des initiatives innovantes, la France pourrait s'associer à l'émergence de la nouvelle économie. La recherche et développement portés par les Pôles de Compétitivité, initiés par la DATAR, de décolera réellement que s'ils trouvent un champs d'application localement et un appui réel.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dedu 12 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte