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Martine Aubry reçoit Stéphane Hessel

Publié le 11 mars 2011 par Letombe

direct-martine-aubry-recoit-stephane-hessel1.png La première secrétaire du PS a reçu à Lille Stéphane Hessel. Elle a rendu un vibrant hommage au résistant et a dénoncé la crise sociale, morale et politique dans laquelle les dirigeants placent notre pays.


Martine Aubry accueille Stéphane Hessel à Lille par PartiSocialiste

Stéphane Hessel par PartiSocialiste

«La France est abîmée. La République est ébranlée»

«Où est la République, quand jour après jour, on casse l’école, on réduit l’accès aux soins, on abandonne la politique du logement, on réduit les policiers et les magistrats au risque d’entraîner une montée de l’insécurité ?» s'est interrogée Martine Aubry. Et de rappeler les manifestations «des salariés, des soignants, des professeurs, mais aussi des policiers, des CRS, des magistrats», sans qu'ils ne soit jamais entendus ou écoutés par le pouvoir.    «Où est notre République» a-t-elle poursuivi, «quand 40% des salariés n’ont pas été augmentés depuis 5 ans, qu’1,2 millions de retraités et un jeune sur cinq vivent sous le seuil de pauvreté ?». Alors que «les salaires les plus élevés continuent d’augmenter, que le pouvoir en place n’a cessé de réduire les impôts des plus riches et de leur accorder des avantages, qu’il ne nous parle plus que de la suppression de l’impôt sur la fortune ?» a-t-elle encore fustigé.   

«Comment ne pas être pessimistes comme le sont aujourd’hui les Français quand on ne peut plus vivre de son travail ?»

«Comment ne pas être pessimistes comme le sont aujourd’hui les Français, quand on ne peut plus vivre de son travail, que le loyer atteint 40 ou 50% de son salaire, qu’on a du mal à payer la cantine de ses enfants ? Et que l’on renonce à se faire soigner faute de moyens ?» a-t-elle poursuivi. Avant de dénoncer les bénéfices affichés des banques de 21 milliards d’euros en 2010, à l'heure où «elles abandonnent les petites et moyennes entreprises et les Français». Et de s'élever contre l'acceptation des augmentations du prix de l’essence, de l’énergie et du gaz, «alors que les pétroliers poursuivent leurs super profits».    Comment ne pas comprendre dès lors la crise morale qui s’installe «quand les Français, ceux qui travaillent ou ceux qui attendent un emploi, n’arrivent plus à vivre, alors que le Président de la République sert avant tout une minorité, tolère les conflits d’intérêts, et cautionne les fautes morales de ses ministres ?» a-t-elle finalement interpellé.    

«Où est la démocratie quand on porte atteinte à la justice en bafouant son indépendance ?»

Martine Aubry est revenue sur les attaques portées contre la justice et le non respect de son indépendance, fustigeant un pouvoir qui  fait «douter les Français de leur système judiciaire». Et a rappelé les tentatives de mise sous coupe des medias, de l’opposition et d'étranglement des collectivités locales.   

«Quelle imposture et quelle posture contraire à ce que nous sommes, nous Français, que de vouloir inquiéter et enflammer les esprits»

Martine Aubry a dénoncé les propos des dirigeants, rejoignant ceux de l’extrême droite, qui «ont cherché à imposer un débat honteux et nauséabond sur l’identité nationale avant de prendre les roms pour cibles ». Et pointé le décalage entre la grandeur de l'apport de la France à l’histoire du monde et les hésitations à soutenir les peuples tunisien, égyptien et lybien «qui se sont éveillés avec courage pour défendre la démocratie, la liberté et la justice».   La première secrétaire a réagi à l'attitude de ceux qui tentent de faire croire aux Français que ces peuples risquent de nous envahir, «non, les résistants de ces pays qui se sont battus pour vivre la liberté et le développement chez eux (...), ne sont pas devenus des migrants. Ils seront demain les bâtisseurs ardents de l’histoire et de l’avenir de leur pays» a-t-elle affirmé.   «Quelle imposture et quelle posture contraire à ce que nous sommes, nous Français, que de vouloir inquiéter et enflammer les esprits. Oui, je souffre aujourd’hui de tout cela, pour mon pays, pour notre pays. La France, c’est autre chose. La France mérite mieux» a-t-elle conclu.  Photo: Flickr CC/ AlainBachellier  

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