En 2005, un rapport de la Cour des comptes montrait que 97.000 personnes physiques sur un total de 803.000 enseignants du primaire et du secondaire [1] n’enseignaient pas. Et c’est sans compter ceux qui, pour des motifs divers, se voient déchargés de certaines heures de cours qui leur sont pourtant payées. Qu’en est-il en 2011 ? Combien d’enseignants n’exercent pas devant les élèves ?
En 2005, le Ministère de l’Éducation nationale et la Cour précisaient que parmi eux on trouvait 21.000 enseignants non payés par l’Éducation nationale (9.000 enseignants « en disponibilité », c’est-à-dire ayant décidé de quitter temporairement l’enseignement pour écrire un livre, élever des enfants, voyager… et 12.000 « détachés », travaillant pour les collectivités territoriales, la Culture ou l’Enseignement à l’étranger). 26.500 étaient, selon la Cour, hors secondaire ou hors ministère. Ils exerçaient en IUFM, faisaient de la formation pour adultes ou enseignaient en prison. Enfin, 18.000 exerçaient des activités pédagogiques mais hors présence dans une classe et 32.000 étaient « sans classe ni activité pédagogique ».
Cinq ans plus tard, que sont-ils devenus ? Dans les chiffres qu’il communique chaque année, le Ministère ne donne pas le nombre total d’enseignants devant les élèves.
Dans un rapport [2] de mai 2010 la Cour des comptes montre que de nombreuses heures sont encore payées aux enseignants sans qu’ils soient occupés à enseigner devant leurs élèves ou à préparer leurs cours. Ainsi, à la rentrée 2009, ces « décharges de service » représentaient « 369.633 heures hebdomadaires, soit l’équivalent d’environ 20.535 emplois » [3]. Sans compter que les rectorats ne contrôlent que peu ou pas les décharges horaires accordées aux enseignants. A Aix-Marseille, d’après la Cour, les « états de service » ne sont pas contrôlés depuis une dizaine d’années et ne sont utilisés que dans les cas de litiges relatifs au paiement d’heures supplémentaires.
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