Venir à la soirée Albert Cohen ,ce vendredi 11 mars 2011 ,proposée par l’association ampusianne Emporium, c’était un occasion de connaître ce grand écrivain qu’est Albert Cohen (1895-1981).

Bénévolement deux amis Franck Queyraud (bibliothécaire-Saint Raphaël) et Yves Guillerault ( comédien-Fayence) ont animé cette soirée-découverte d’Albert Cohen, avec talent , humour et sensibilité.Toute l’équipe d’Emporium les remercie.


Sensibilité dans les lectures où la mère bien-aimée est évoquée.
“Le livre de ma mère” :Ce roman s’adresse à tous les fils qui ont encore leur mère; pour qu’ils ne soient pas ingrats, pour qu’ils passent encore du temps avec elle…Chacun peut se reconnaître en Albert Cohen: chacun a regretté de ne pas s’être davantage occupé d’un être cher.


Albert Cohen , à gauche, et son ami Marcel Pagnol.

Mais le plus poignant, c’est la révélation douloureuse du petit Albert à qui l’abject camelot jette à la figure son identité : juif , sale juif , youpin. Il ne guérira pas de cette blessure ignoble.
Albert Cohen avait dix ans ,il était heureux jusqu’au jour où un camelot l’a traité de sale juif. A Marseille, en 1905 . Dix ans seulement. C’est trop tôt pour supporter la différence. Trop tôt pour rencontrer une telle haine. C’est trop violent pour cet enfant , éperdu de douleur, errant jusqu’à la tombée de la nuit.
Albert Cohen raconte ce drame personnel en 1972 alors qu’il est devenu un écrivain célèbre. Il s’adresse directement aux antisémites, à tous ses frères humains - épitaphe de François Villon, “frères humains qui après nous vivez.” Il nous parle avec émotion de son drame personnel, du drame de la haine de l’autre .
“En vérité, je vous le dis, par pitié et fraternité , ne pas haïr importe plus que l’illusoire amour du prochain …
Ô vous, frères humains, vous qui pour si peu de temps remuez, immobiles bientôt et à jamais compassés et muets en vos raides décès, ayez pitié de vos frères , et sans plus prétendre les aimer du dérisoire amour du prochain …, bornez-vous sérieux enfin, à ne plus haïr vos frères . Ainsi dit un homme du haut de sa mort prochaine.”


Albert Cohen, photo de droite.
Belle du Seigneur est beaucoup plus qu’un roman: un monument, une cathédrale , un morceau de temps recréé dans sa générosité, sa totalité.
Venez aux soirées Emporium. Vous aurez la chance d’y rencontrer des amis, de vous cultiver sans ennui et de terminer la soirée par un buffet offert par les cordons bleus de l’association.



A Emporium , on sait rire et sourire:la culture dans la bonne humeur.



Oeuvres d’Albert Cohen:
Paroles juives (poèmes) 1921
Solal (roman) 1930
Mangeclous (roman) 1938
Le livre de ma mère (récit autobiographique) 1954
Ezéchiel (théâtre) 1956
Belle du seigneur (roman) 1968
Les valeureux (roman (1969
Ô vous , frères humains (récit autobiographique) 1972
Carnets (récit autobiographique) 1979.
Source : Franck Queyraud , bibliothécaire, Médiathèque de Saint Raphaël.
Hommage aux cordons bleus , responsables du buffet offert aux participants.


Rendez-vous le vendredi 8 avril 2011 pour une pièce de théâtre drôle , dont on vous reparlera bientôt.