Vous avez peut-être entendu ces derniers jours quelque journaliste annoncer que le projet de déchéance de la nationalité française de personnes ayant attenté à la vie d’un fonctionnaire détenteur de l’autorité avait été rejeté. Je déplore une nouvelle fois la relative incapacité de certains acteurs de nos médias à rendre compte avec exactitude des événements dont ils traitent. Il est bien évident que, même défini de la sorte, un tel projet était étrange. En quoi la vie, par exemple d’un fonctionnaire de police, serait-elle plus précieuse que celle d’un citoyen ordinaire ? Pourquoi, dans un même mouvement, ne déchoirait-on pas de la nationalité française quiconque serait responsable de la mort d’une personne quelle que soit sa qualité, policier, piéton, automobiliste, terrassier ou autre ? S’interroger sur la valeur dissuasive d’une telle mesure ou sur le sort des individus devenus ainsi apatrides serait faire preuve de réflexion, aptitude sont dépourvus nos gouvernants, eux qui ne nous prêtent qu’un souci, celui de notre sécurité.
Mais, et c’est qui semble avoir totalement échappé à de preux journalistes, c’est que ce projet faisait suite à l’époustouflante déclaration de notre président le 30 juillet à Grenoble, qui souhaitait que la nationalité française puisse être retirée à « toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie » d'un policier, d'un gendarme ou « de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique ». Pour moi, un Français, ou une Française, est une personne qui détient une carte nationale d’identité française. C’est le caractère irréfutable d’un tel document qui explique peut-être les difficultés que certains rencontrent en voulant le faire renouveler. Puisque cette évidence échappe à Nicolas Sarkozy, il ne lui faudra pas s’étonner si d’aucuns, considérant que son grand-père maternel est né à Salonique, dans l’empire ottoman, et que son père était à l’origine hongrois, puissent se demander s’il ne serait pas, lui aussi, d’origine étrangère.