Aujourd'hui dimanche chrétien, est lu lors de la liturgie, le Tehilim 50, où nous demandons la pitié à D.ieu pour toutes nos fautes.
Le tehilim dit "Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense".
Le peuple d'Israël se reconnaît pécheur, mais connait aussi l'immense miséricorde de D.ieu. En demandant pardon, il sait d'avance que le pardon est déjà accordé.
Le roi David l'avait découvert.
L'Histoire raconte que le roi David avait fait venir au palais sa jolie voisine, Bethsabée.
Bethsabée était mariée à un officier, Urie, qui a ce moment là était en campagne.
David avait profité de cette absence pour la faire venir au palais.
Quelques jours plus tard, Bethsabée avait fait dire à David qu'elle attendait un enfant de lui. Alors David pour pouvoir s'approprier Bethsabée et l'enfant qu'elle portait, avait organisé la mort du mari trompé sur le champ de bataille.
L'inattendu de D.ieu est que quand le prophète Natan était allé trouver David, il n'avait pas d'abord cherché à obtenir de lui une parole de repentir, il avait commencé par lui rappeler tous les dons de D.ieu et lui annoncer le pardon, avant même que David ait eu le temps de faire le moindre aveu (2 Samuel 12).
Durant toute son Histoire, le peuple choisi d'Israël a pu vérifier que D.ieu est "le Seigneur miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté", tel qu'Il s'est révélé lui-même à Moshe Rabbénou (Moïse) dans le désert (Shemôt (Exode) 34 , 6).
Les prophètes, eux aussi, comme Yéchâya (Isaïe) et Yéhèzqèl (Ezechiel) ont répercuté cette annonce.
Dans le livre de Yéchâya, il est dit "Moi, Dieu, je suis tel que j'efface, par égard pour moi, tes révoltes, que je ne garde pas tes fautes en mémoire" (Yéchâya 43, 25), ou encore "J'ai effacé comme un nuage tes révoltes, comme une nuée tes fautes ; reviens à moi, car je t'ai racheté" (Yéchâya 44, 22).
Cette annonce de la gratuité du pardon de D.ieu est surprenante.
Nous avons tous sans exception besoin de la miséricorde de D.ieu et nous ne devons pas nous étonner pas que D.ieu nous surprenne, puisque, comme dit Yéchâya, "les pensées de D.ieu ne sont pas nos pensées".
On retrouve cette miséricorde de D.ieu très bien montée dans les Évangiles, dans la parabole de l'enfant prodigue (Luc 15).
Lorsqu'il revient chez son père, pour des motifs pourtant pas très nobles, Jésus met sur ses lèvres une phrase du tehilim 50.
Il dit "Contre toi et toi seul j'ai péché", et cette simple phrase renoue le lien que le jeune homme ingrat avait cassé en partant de chez son père.
Face à cette annonce toujours renouvelée de la miséricorde de D.ieu, le peuple d'Israël, parce que c'est lui qui parle ici comme dans tous les tehilim, se reconnaît pécheur.
L'aveu n'est jamais détaillé dans les tehilim de pénitence.
Mais le plus important est dit dans cette supplication "pitié pour moi, mon D.ieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché...".
Et D.ieu qui est miséricorde n'attend rien d'autre que cette simple reconnaissance de notre pauvreté.
Nous devons remercier D.ieu pour ce pardon accordé en permanence.
La louange que le peuple d'Israël adresse à D.ieu, c'est sa reconnaissance pour la profusion des dons et des pardons dont il a été comblé depuis le début de son histoire.
La prière de pénitence, c'est la parole de reconnaissance des dons et des pardons de D.ieu.
Pour cela il suffit de laisser D.ieu nous ouvrir le coeur, "Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange"
La louange, la reconnaissance ne peuvent naître en nous que si D.ieu ouvre nos coeurs et nos lèvres.
Nous devons sans cesse rendre grâce pour le pardon que D.ieu nous donne en permanence mais aussi pardonner à notre tour, sans délai, ni conditions.