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Le paradoxe parisien

Publié le 13 mars 2011 par Junkan @JunkanMood

Le paradoxe parisienLe Bon Marché
J'ai une relation un peu particulière avec Paris, un peu la façon de la chanson With or Without you de U2, vous voyez.
Je connais cette ville depuis toujours, puisque mes parents en sont originaires et j'ai donc toujours de la famille là-bas. Quand j'étais môme, Paris c'est donc la ville week-ends ou vacances, les jeux au parc Montsouris, la Porte d'Orléans, et Montrouge.
Quand j'ai été adolescente, j'ai commencé le tourisme parisien, via le collège, le lycée, mais toujours avec la famille aussi, ma grand-mère étant l'équivalent d'un guide touristique.
Tous les trucs "à voir", je les ai vus. Je trouvais ça sympa comme ville, mais pas plus que Bordeaux par exemple. C'était la capitale, point, pas de quoi en faire un plat.
Le paradoxe parisienSèvres-Babylone
Et puis j'ai grandi et Paris est devenue une tout autre chose. C'est devenu à la fois une ville dans laquelle j'adore aller, et dans laquelle je ne voudrais surtout pas vivre. Et depuis que j'ai 18 ans, j'ai toujours ce paradoxe parisien: je ne pourrais pas m'en passer et en même temps, je m'en passe très bien au quotidien.
Je suis une bonne provinciale, j'ai toujours grandi dans une maison avec jardin. La vie en appartement m'étouffe, j'ai besoin de place et de verdure. Donc il est clair qu'à la capitale, et même en banlieue, c'est pas le genre de chose qui pourrait m'arriver, à moins de gagner au loto. Le style de vie citadin ne me convient pas du tout.Pourtant, quand je passe un week end là-bas, je m'y sens bien dans ces appartements. Sur le moment, je trouve ça cool, je me rend compte qu'à moins d'avoir des voisins bruyants on reste quand même chez soi, et la ville regorge de parcs où l'on peut prendre sa dose d'herbe. Mais ça, ça va quelques jours, je le sais bien.
Le paradoxe parisienLes carrefours du Bon Marché
Et puis il y a la vitesse parisienne. Tout va vite, avec dynamisme et précipitation, et chaque fois que je fais un saut à Paris, j'en repars gonflée à bloc par toute cette énergie, cette effervescence de fourmillière géante. Et ça fait du bien, quand on vit dans le Poitou, dans une ville tranquillou pépère où rien ne se passe.Mais cette cohue peut vite me donner le tourni aussi: la seule fois de ma vie où j'ai passé 3 semaines à Paris pour un stage, j'en suis sortie épuisée. C'était trop, et tout ça n'est bon pour moi qu'à petite dose.
Le paradoxe parisienDu côté de St Michel
A Paris, ce qui est génial, c'est qu'on trouve tout, et en grand. C'est la diversité même, et en tant que fille de base, toutes les boutiques me font de l'oeil et me font me sentir bien. J'ai l'impression de tout avoir à disposition. J'aime pouvoir sortir le matin, aller prendre un Chaï Thé latte soja au Starbucks du coin, me balader dans un quartier vivant, rentrer dans des boutiques que je ne trouve pas chez moi, faire un tour au Bon Marché et son épicerie où on trouve absolument tout, me promener sur les bords de la Seine, regarder les passants tous différents sur les Champs Elysées, admirer ceux qui osent certaines tenues pour lesquelles ils seraient regardés de travers partout ailleurs, et finir ma journée dans un petit restau asiatique pas cher.C'est typiquement le genre de vie que je ne peux pas trouver chez moi, et ce petit dépaysement est toujours agréable et nécessaire.Pour autant, si j'y vivais, je pense que ça me monterai vite à la tête: les tentations sont grandes, l'envie de se démarquer beaucoup plus présente, puisqu'on trouve tout, on a pas le temps de toujours désirer les choses et y réfléchir avant de se jeter dessus. Comme tout être humain, j'ai cette envie d'être unique, et comment paraître si différente au milieu de millions d'autres gens qui veulent la même chose? Comment ne pas se perdre dans cette diversité?
Le paradoxe parisienTypiquement le genre de chose que je ne trouve qu'à Paris...
Une chose que j'ai remarqué aussi, et qui me frappe à chaque fois que j'arrive ou que je repars, c'est à quel point dans Paris on est à la fois tous ensemble et tout seul. C'est une sensation que je retrouve nulle par ailleurs: nous sommes tellement nombreux que même si nous marchons les uns à côté des autres, je me sens toujours extrèmement seule dans cette gare Montparnasse. Les gens sont là mais sont aussi chacun dans leur bulle, ne se préoccupant que peu de ce qu'il se passe autour.
Le paradoxe parisienLe palais du mariage kitch, entre Barbès et Blanche
La seule chose que je regrette réellement au fait de ne pas vivre à Paris, c'est pour sa culture et pour mes amis qui sont maintenant quasi tous là-bas. Je reste émerveillée à chaque fois de voir les richesses insoupçonnées que cache cette ville, bien moins connues que la Tour Eiffel ou Notre Dame. Des quartiers pour lequels on ne peut que craquer, comme St Paul par exemple, et qui sont pleins d'histoires fantastiques.L'éloignement d'avec mes amis n'est pas toujours évident non plus, et heureusement qu'Internet existe.Mais du coup, les retrouvailles n'en sont que meilleures, bien que j'aimerai parfois me dire qu'en plein milieu de la semaine, je vais aller boire un verre avec untel ou untel. 
Le paradoxe parisienBords de Seine
Et je doute fort que tout ça change un jour, je suis donc éternellement destinée à devoir me prendre des petits shots parisiens, sans y rester trop longtemps non plus pour ne pas m'en écoeurer.
Et vous, quelle est votre relation avec la capitale?
xx

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