du site démocratie et socialisme
dimanche 13 mars 2011 |En France, le creux de la « crise des subprimes » a été effacé et les profits du CAC 40 ont explosé au détriment des investissements, de l’emploi et des salaires : 80,373 milliards d’euros, plus de 70 % par rapport à 2009. 40 milliards d’euros de dividendes sont distribués à leurs actionnaires.
Les cinq plus grosses banques françaises annoncent 21 milliards d’euros de profit en 2010, le double de 2009.
Les 100 Français les plus riches se sont partagé en 2008 un revenu fiscal de 2,8 milliards d’euros, constitué à 94 % de revenus du capital. Chacun a gagné en un an ce qu’un Français gagnerait en presque en 1,3 millénaire, ou 300 vies de labeur.
Il y a 2,2 millions de millionnaires en France soit 9 % du total mondial.
Si l’on prend en compte la richesse moyenne par adulte, la France se classe cinquième devant les États-Unis septièmes. Elle est la première nation européenne (4e rang avec 12 100 milliards de dollars) devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. L’Europe fournit 35 % des plus riches, la France a 25 % de ce contingent. La rémunération totale des présidents du CAC 40 s’est élevée en 2009 à 3,06 millions d’euros en moyenne soit190 fois le Smic annuel.
Selon le Bureau international du travail, la croissance des salaires a été amputée de 50 % avec une baisse du niveau des salaires réels dans 12 pays « avancés » sur 28 en 2008 et dans 7 pays en 2009. Selon le directeur général du BIT, Juan Somavia « la récession n’a pas seulement été une catastrophe pour les millions de personnes qui ont perdu leur emploi, elle a aussi affecté ceux qui ont conservé leur emploi mais qui ont vu leur pouvoir d’achat sévèrement réduit, tout comme leur bien-être général ».
À l’avenir, selon le BIT, le rythme de la reprise dépendra de la capacité des ménages à utiliser leur salaire pour augmenter leur consommation. « La stagnation des salaires fut un important élément déclencheur de la crise, elle continue d’affaiblir la reprise » ajoute M. Somavia. « Nous sommes face à un monde où la demande globale est insuffisante alors que d’immenses besoins demeurent insatisfaits et que le chômage se maintient à un niveau élevé. Les responsables des politiques macroéconomiques doivent reporter leur attention sur l’emploi et la fixation des salaires afin de renforcer la timide reprise et de traiter les déséquilibres socioéconomiques à long terme. »
Le Smic horaire en France a été bloqué à 9 euros brut au 1er janvier 2011 (+ 1,6 %) pour la 5e année consécutive. Le salaire médian est de 1500 euros. 95 % des salaires sont inférieurs à 3200 euros. L’inflation est 2,4 % en janvier. Le gaz, l’électricité, l’essence, les loyers, les assurances, tout a augmenté de 3 à 7 %.
Et l’on ne pourrait pas fixer un plafond de revenu limité à 20 fois le Smic ? Et l’on ne pourrait pas, du coup, augmenter massivement ceux qui produisent vraiment les richesses : les salariés, qui représentent 93 % de la population active ? Il ne serait pas juste de revendiquer un Smic à 1600 euros ? Il ne serait pas juste de revendiquer 200 euros pour tous ? La question des salaires est LE moyen le plus simple de taxer immédiatement le capital, de redistribuer les richesses. C est la première revendication légitime de l’immense majorité de notre peuple.
À Interep, près du Puy-en-Velay, ils sont 72, ils ont fait grève 12 jours, ils ont gagné 150 euros d’augmentation de salaires mensuelle