Aujourd’hui, la prise en charge des personnes schizophrènes a fait d’énormes progrès. Des traitements médicamenteux, associés aux psychothérapies, permettent un retour à une vie quasiment normale. Le point sur les solutions pour sortir de cet enfer.
Environ un quart des épisodes schizophrènes isolés n’auront pas de suites. Mais les autres débouchent sur une maladie chronique qui nécessite un traitement.
Médicaments et thérapie
Aujourd’hui, les traitements ont fait d’énorme progrès. Basés sur des neuroleptiques, qui permettent de diminuer fortement les symptômes, ils permettent le retour à une vie quasiment normale. Certes, des effets secondaires existent, mais ils peuvent être restreints. Ces médicaments ne suffisent pas seuls et doivent être accompagnés d’un soutien psychologique et éventuellement d’une thérapie familiale. Plus le traitement débute précocement, meilleure est son efficacité. De même il doit être scrupuleusement suivi car l’arrêt entraîne généralement, dans un délai de quelques jours à quelques mois, des crises ou des rechutes. Le traitement doit être pris en continu durant plusieurs années, voire toute la vie. Le suivi au long cours en consultation est donc indispensable.
Les médicaments utilisés pour traiter la schizophrénie appartiennent à la classe des neuroleptiques qui regroupe les neuroleptiques classiques et les antispychotiques atypiques. Ils agissent sur de nombreux types de récepteurs cérébraux. Parmi les nombreux médicaments disponibles, il faut distinguer la dernière génération : les antipsychotiques dits atypiques. Ces derniers ont permis d'améliorer considérablement la prise en charge de la schizophrénie car ils réduisent le risque d'effets secondaires extrapyramidaux (rigidité musculaire, tremblements, etc.) qui peuvent être très invalidants. Les trois neuroleptiques atypiques les plus prescrits sont dans l'ordre le Zyprexa, le Risperdal et le Leponex.
L’entourage à rude épreuve
Pour les proches, l’arrivée de la maladie est souvent un choc. Des parents dont l’enfant semble promis à un avenir brillant le voient soudain se replier sur lui-même et développer des symptômes de schizophrénie. Et la vie avec le malade est difficile pour l’entourage. Car ceux-ci doivent savoir gérer les différentes situations et l’aider à mener une vie normale. Plus l’entourage fait preuve de patience et de compréhension, et meilleure est l’évolution de la maladie. Certains centres proposent donc de rencontrer les familles afin de les aider à mieux comprendre la maladie et ses traitements.
De plus en plus d’intérêt
Des films tel qu’"un homme d’exception" ont permis de médiatiser la schizophrénie. Néanmoins, les maladies mentales restent un sujet tabou et une source d’exclusion. Pour pallier cette situation, de nombreuses initiatives voient le jour. Ainsi, l’Institut Lilly en collaboration avec un groupe d’experts, médecins psychiatres et infirmiers en psychiatrie, a conçu le programme Schiz’osedire. Au-delà des informations destinées aux patients et aux professionnels de santé, Schiz'osedire vise également à sensibiliser l'entourage des malades et le grand public à la prise en charge de cette maladie.
Aujourd’hui, 6 fascicules Schiz’osedire sont disponibles et traitent de la nature des troubles schizophréniques, des traitements et des modalités de soin. Des livrets plus spécifiquement destinés aux patients abordent des thèmes précis tels que l’hébergement. L’ensemble de ces documents est disponible sur le site Schizosedire.com.
Les laboratoires Pfizer ont également mis en place un programme baptisé "alliance" destiné aux malades et aux aidants. Il est basé sur une série de brochures très complètes abordant les différents aspects de la maladie.
En attendant que ce trouble bénéficie de traitements encore plus performants, une information plus claire devrait aider à un diagnostic plus précoce, une prise en charge plus adaptée et une meilleure compréhension du public.
Alain Sousa