Questions en relation avec l'autisme

Comment savoir si un bébé est autiste ?

L’enfant est indifférent ou réagit bizarrement quand on s’adresse à lui ou on le touche. Il évite le regard, sa voix est monocorde, haut perchée. Il fait tourner sans fin des objets devant ses yeux et se balance pendant des heures. Il a un retard de langage, ne babille pas. Il ne sait pas pointer un objet avec le doigt à 12 mois.

A 18 mois, il répète des phrases et des mots en écho (écholalie). Il utilise le « tu » pour le « je » et s’exprime dans un jargon qui lui est propre. Il a parfois des réactions très violentes à certains sons et bruits. Il peut se mordre et se griffer.

Attention ! Aucun de ces signes, pris isolément, ne suffit à poser un diagnostic d’autisme. Rien ne peut être « fixé » avant 2 ans.

Est-ce que l'autisme a un rapport avec la relation entre le bébé et sa mère ?

L’autisme ne doit rien à « un rendez-vous manqué » entre le nouveau-né et sa mère. C’est une pathologie due à une anomalie du développement neurologique, pendant la période de maturation du cerveau du bébé. Elle regroupe un ensemble de symptômes qui appartiennent à la famille des « troubles envahissants du comportement », selon la classification de l’OMS (1993).

La gravité de l’autisme, qui dure toute la vie, est très variable d’une personne à l’autre. Il peut être associé à d’autres handicaps : déficience intellectuelle, troubles sensoriels ou moteurs, maladies génétiques, épilepsie…

Est-ce une maladie répandue chez les enfants ?

On estime que 45 enfants sur 100 000 sont touchés chaque année par ce trouble envahissant du comportement, avec une proportion de 4 garçons pour une fille.

On sait, par exemple, qu’il est plus fréquent chez les garçons atteints d’un « syndrome de l’X fragile ». Ils n’ont donc pas l’autre chromosome sexuel X qui pourrait en contrebalancer l’effet, contrairement aux filles.

Est-ce que l’autisme est héréditaire ?

Oui. Si l’aîné est atteint d’autisme, le risque que le deuxième enfant soit également malade est 45 fois plus élevé que dans la population générale. Chez les « vrais » jumeaux (homozygotes), quand l’un est atteint, l’autre aussi dans 60 à 90 % des cas.

De nombreuses recherches faites à travers le monde ont mis en cause plusieurs gènes. En réalité, la maladie a bien des composantes génétiques, mais qui interagissent avec divers facteurs personnels (immunologiques, métaboliques…) et environnementaux : infections, expositions à des substances toxiques, allergies…

Est-ce que le cerveau d'un enfant autiste est « anormal » ?

Difficile à exprimer de cette façon. Une chercheuse de l’Inserm a montré récemment que des images IRM d’enfants atteints d’autisme, présentaient une anomalie de débit sanguin. Celui-ci était en effet moindre dans l’aire de la reconnaissance de l’expression des visages. Elle a constaté également une inactivation partielle d’une autre aire cérébrale, spécialisée dans la perception de la voix.

En cas de doute, vers qui faut-il se tourner ?

En premier lieu, le médecin traitant de l’enfant. Il pourra vous guider vers un pédopsychiatre, un neurologue, en libéral, à l’hôpital ou dans une consultation du centre médico-psychologique de votre secteur.

Pour confirmer le diagnostic, il faut un bilan complet (IRM ou scanner, électro-encéphalogramme, examens métabolique et génétique…), réalisé dans l’un des centres de diagnostic spécialisés dans cette maladie, le plus proche de votre domicile.

La déficience intellectuelle concerne t-elle tous les autistes?

Ils ont, le plus souvent un retard mental, mais un petit nombre d’entre eux ont une intelligence très développée. Ces autistes dits « de haut niveau », qu’on appelle aussi « Asperger », sont dotés de compétences surprenantes : une incroyable mémoire des détails. Mais tous ont un handicap essentiel de « l’intelligence » sociale.