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Vaclav Klaus en direct du sommet de l’UE sur la Libye

Publié le 13 mars 2011 par Copeau @Contrepoints

Vaclav Klaus en direct du sommet de l’UE sur la LibyeNotes à l’adresse du conseil européen concernant la Libye :

1. Le président tchèque accorde de la valeur à la rencontre d’aujourd’hui [vendredi 11 mars, NdT] de par son importance et son rapport direct à l’actualité : « Nous supportons les mesures, en incluant les sanctions, qui ont été promulguées jusqu’ici par l’Union Européenne. »

2. « Néanmoins, lorsque nous portons notre attention sur l’effet de ces déclarations, nous ne les trouvons pas très convaincantes. Il n’y a pas de signal clair provenant d’elles. Les objectifs sur le court, le moyen et le long terme devraient être différenciés. Je suppose que nous nous rencontrons aujourd’hui, principalement, à cause de la grave situation dans laquelle se trouve la Libye, ce qui signifie par conséquent que nos intentions visent le court terme. Bien sûr, nous devons élargir nos réflexions sur ce sujet brulant, et stratégiquement parlant, nous avons besoin de savoir ce qu’il n’est pas préférable de faire aussi bien aujourd’hui, que demain et après demain.

Certains de nous ont assisté, ou ont suivi, au mois de novembre passé, le sommet européo-africain ayant pour objet de débat la Libye.

Je suis navré de constater que certains d’entre nous n’ont toujours pas réalisé qu’elle est la véritable nature délirante du régime de Kadhafi, et de ce fait ne se comporte pas dans une voie qui justifie nos abondants propos à ce sujet. »

3. « La République tchèque est convaincue que nous devons essayer de stopper la tragédie humanitaire ayant lieu en Libye actuellement, mais sans intervenir militairement sur ce territoire ou sur n’importe quelles autres circonscriptions, sans y relever de potentiels nouveaux leaders politiques, etc.

À ce titre, nous considérons la reconnaissance du conseil « Benghazi » au moins prématurée, au pire fondamentalement absurde. »

4. « Nous devons être conscient des conséquences à long terme de nos décisions présentes.

Je tiens à mettre en garde – et ceci constitue, majoritairement, la position de la République tchèque – la communauté internationale sur le projet de zone d’exclusion aérienne, ( « no fly zone » ) puisqu’il n’est pas justifié, selon nous, qu’elle voit le jour. L’initiative militaire : « no fly zone » n’est rien d’autre qu’un acte de guerre, car il implique de détruire à la fois les avions de guerre libyens ainsi que leurs hélicoptères, c’est à dire les appareils de leur défense aérienne.

C’est une guerre à proprement parler.

Au contraire, l’action que nous devons entreprendre est de faire pression sur le président effectif, afin qu’il démissionne sans possibilité de négociation.

J’insiste sur le fait qu’il démissionne avant toute négociation. Ce séquençage est absolument crucial. La reddition inconditionnelle est la seule possibilité, nous devons l’affirmer expressément. »

5. Quelques remarques secondaires :

- « Il me semble qu’il soit nécessaire de prévenir les velléités présentes en les comparant à d’autres interventions passées : il y a 20 ans, lorsqu’en Europe centrale et de l’est les « rebelles » ( Orban, moi même ) avaient une claire vision de l’avenir, ce qui ne s’avère pas être le cas en Libye de nos jours. »

- « L’expérience que nous avons tiré de la cohabitation avec des institutions comme la BERD, après la chute du communisme en 1989, reste négative. Ces organisations n’ont jamais été d’une aide réelle pour les pays de ma région. Nous sommes donc tout à fait contre la création d’une banque de ce même acabit, nous suggérons dès lors d’annuler l’idée d’une  » Banque de la Méditerranée » ( Bank for the Mediterranean ) en dehors du texte. »

- « Au contraire, nous évoquons l’idée suivante : à savoir, dans une visée d’assistance sur le long terme, l’assimilation de la région nord-africaine au marché ouvert européen (ceci pouvant faire l’objet d’une déclaration officielle). »

- « J’ai entendu, dans notre rencontre avant de déjeuner, le terme ‘l’argent de Kadhafi’. Il rappelle la tentative de trouver ‘l’argent des patrons communistes’ dans notre partie du monde. Rien de tout cela n’existe. »

Václav Klaus, Bruxelles, 11 mars 2011.

Repris du blog d’Open Europe avec l’aimable autorisation de ses responsables. Traduction : Barem.


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