Le jeune Bouzizi en colère,
Indigné ayant dit assez
Refusant mépris, injustice, oppression
Venait de s'exprimer par l'immolation
Disant au feu ‘'vaut mieux toi
Que l'abjection, que l'humiliation !''
Son si charmant regard pointant l'horizon
Dans le monde entier en circulation
Ses concitoyens mes cousins tunisiens
En insurrection, en révolution
Et le dictateur lâche et tafeur
Se sachant indésirable usurpateur
Venait de prendre ses jambes à son cou
L'ambiance donc est celle de la commotion :
Allégresse Sentiments et Sensations
Comme tous les membres de ma nation
Arabe dont on parlait depuis longtemps
De l'extinction,
Et dont on préparait l'inhumation
Extasié, je buvais toutes les informations
Concernantla Belleet intrigante Révolution
Clamant avec mes chers cousins Tunisiens :
‘'Lorsque le Peuple
Désire vraiment la vie
Il est certain, le destin
Répond ‘'oui'' et à la volonté du peuple il se plie !
Soudain, un de mes cousins Tunisiens
De derrière l'écran surgit
Comme à l'aube quand
Subitement le soleil point
Annonçant le bonjour du matin
Et de la nuit sa fin,
Le regard de quelqu'un
Qui, soulagé, dit : ‘'Enfin !'',
Sur sa tête aux cheveux aussi laiteux
Que ma barbe de quelques poils parsemée
Aussi ras que mes tifs ce jour-là ;
Il passe la main et émet :
« Nous avons vieilli…''
Très ému, arrêt d'une seconde,
Le trémolo dans la voix,
Il repasse sa main sur ses cheveux une seconde fois
Aussi lentement que la première fois
Les yeux dans les miens
Il redit ‘'nous avons vieilli …''
Puis aussitôt il poursuit :
‘'Pour
Cet
Instant
Historique !''
Par deux larmes aux yeux
Et un tressaillement au corps
J'ai répondu :
Charmant exquis poème !
Concis et fort !